Paulette, Lucienne, Maurice, Castule, Pélagie … ces prénoms un peu ridicules de nos jours pourraient prendre leur revanche d’ici dix ans…
Pour les filles :
Monique. Si Monique a été le cinquième prénom féminin le plus attribué du siècle dernier, le nombre de nouveaux-nés qui l’ont adopté en 2015 est estimé à… 0. Dans la série « -ique », Véronique tient aussi un bon filon, avec seulement 12 attributions en 2015.
Germaine. Niveau cinq étoiles. On croit en vous.
Jeannine. Aucune Jeannine en 2015 non plus. Défendez son honneur en 2016.
En 2015, personne n’a jeté son dévolu sur Yvette, ni sur Josette. Quant aux Colette, Georgette, Odette, Paulette, Huguette, Bernadette, Louisette, Pierrette, Antoinette, elles ont à peine intéressé une cinquantaine de parents. Une mine d’or pour propulser un nouveau genre de girl squad pour 2030.
Annick. Une seule petite fille a adopté ce prénom en 2015, qui signifie pourtant « grâce » en hébreu.
Reine. Pour lui inculquer la modestie.
Brigitte. Celle qui avait doublé Marie sur le podium en 1959 est désormais délaissée de tous. En 2015, cinq petites Brigitte ont vu le jour, tout comme…
Chantal. Et si personne ne commet l’irréparable parmi les parents d’élèves, votre enfant n’entendra jamais parler de la Goya et pourra vivre une adolescence heureuse.
Jacqueline. Le dernier pic d’attribution date de 1946. Vous êtes large.
Michèle. Prononcez-le en anglais, la digestion est plus facile.
Martine. Martine n’a trouvé que neuf preneurs en 2015. Prix de gros pour ses copines Micheline, Pascaline, Roseline, Albertine, Alphonsine, Régine, également boudées en 2015.
Thérèse. Parce que rien n’est impossible.
Nicole. Tout comme Gisele ou Simone, Nicole est le genre de prénom qui va aussi bien à votre insupportable prof de biologie de 4e qu’à un mannequin de Victoria’s Secret. Pas de déterminisme, donc.
Adrienne. Parce que Rocky est entré dans la légende, Adrienne en a tout le potentiel.
Bérengère. Bérengère, guerrière en lutte contre les prénoms en trois lettres dans la cour de récré.
Andrée. C’est avec stupeur qu’on redécouvre l’élégance infinie d’Andrée, qui fut le 25e prénom le plus attribué du siècle dernier.
Marie-Pierre. Avec un prénom composé (espèce également en voie de disparition) et un prénom masculin, vous scorez double.
Pour les garçons :
Gérard. Le prénom masculin qui se perd le plus, avec quatre attributions en 2015. Également disponible en rayon, le plus précieux Gildas.
Roger. Old school mais tenace : dix petits Roger sont nés en 2015.
Gilles. English, again, please.
Didier. Certes, il s’agit du prénom de votre oncle lourdingue et du chien incarné par Alain Chabat dans le film éponyme. Mais au XXIe siècle, tout peut changer, grâce à votre fils.
Désiré. Pour lui donner confiance.
Norbert. Norbert brillera : ayez bien en tête que tous ses camarades se souviendront de lui, toute leur vie.
Hervé. Non, non, on ne triche pas avec un « Ervay ». Hervé a bien plus de cachet.
Guy. N’ayez crainte : votre fils ne se fera pas traiter de branche puisqu’à l’heure où il entrera en petite section, la végétation aura disparu de la surface de la terre.
Gervais. Idem pour les yoghourts, nous nous alimenterons alors via clé USB.
Patrick. Car il faut un successeur à Patrick B. pour le siècle à venir.
Serge. Un de nos préférés, qui sait bien cacher sa noblesse. Pensez à Gainsbourg, Lutens, Reggiani…
Jean-Pierre. Un bon classico qui ne se refuse pas.
Yves. Prononcez-le quinze fois, vous finirez par trouver Yves très aérien et inspiré.
Francis. Oui, tiens, Francis ? Et pourquoi pas Maurice, même ?
Raymond, Fernand, Roland. Parce que les prénoms fermiers vont être le new chic des années 2020.
Marie. Là, vous faites mouche.
Walter ou Wilfried. En plus, c’est vraiment joli.
Casimir. Pareil que Chantal Goya. Si aucun parent ne dérape, jamais votre fils ne saura pas qu’il a un prénom de dinosaure.
François-Xavier. Dans la cour de récréation, « FX » en jette, quelle que soit l’époque.
Valéry. Le temps que votre fils soit ado, il y aura eu sept présidents de la République depuis Giscard. On relâche la pression.
René. Seuls cinq René ont vu le jour en 2015. Mais depuis la mort de l’époux de Céline D., on s’attend à un tsunami d’hommages dans les maternités. À garder sous le coude, au cas où.”
(1) L’Officiel des prénoms 2016, de Stéphanie Rapoport, aux Éd. First, 19,95 euros.