Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a présenté mercredi sa dernière intervention devant le Parlement européen avant les élections de mai en répétant son amour pour l’Europe, lors de ce qui doit être la dernière séance plénière de la huitième législature. “Il faut aimer l’Europe! Si on n’aime pas l’Europe, on n’est pas capable d’amour, et moi j’aime l’Europe, vive l’Europe”, s’est-il exclamé au cours d’un débat sur l’avenir de l’Union européenne.
Le mandat du Luxembourgeois prend fin le 31 octobre prochain. Dressant un rapide bilan de son action, M. Juncker a souligné que toutes les propositions et initiatives annoncées par la Commission européenne lors de son entrée en fonction en 2014 avaient été déposées en mai 2018 sur la table des co-législateurs, le Parlement et le Conseil (Etats-membres).
Parmi ces propositions, 350 ont été adoptées, notamment d’importantes améliorations dans la vie quotidienne telles que l’itinérance gratuite des communications mobiles dans d’autres pays de l’UE (fin du roaming), a-t-il relevé. “Le Brexit est important, mais la vie quotidienne des citoyens l’est encore plus”.
A l’inverse, 164 propositions restent en attente, dont celles sur le régime d’asile, a regretté M. Juncker. Il a exhorté les députés et les capitales de l’UE à atterrir sur la protection des frontières extérieures de l’UE, à l’ordre du jour du Parlement cette semaine.
“Mais j’ai une satisfaction particulière: jamais, dans l’histoire parlementaire de l’Europe, autant de progrès ne furent faits en matière sociale, qui était l’enfant pauvre de la Commission pendant de trop nombreuses années”. Jean-Claude Juncker s’est également félicité de ce que l’UE disposait du cadre énergétique et climatique “le plus ambitieux au monde”.
Sa Commission a été celle du dialogue avec les citoyens, a-t-il ajouté, mettant en exergue la tenue de plus de 1.600 “dialogues citoyens” durant la législature.
Il a enfin souligné l’importance à ses yeux de reconnaître la diversité des nations d’Europe, qu’elles correspondent à un État ou non. “L’Europe ne peut pas se faire sans les nations, ceux qui pensent qu’elles sont provisoires se trompent. Elles se sont installées dans la durée, et donc il ne faut plus parler des Etats-Unis d’Europe. Cela donne l’impression que l’Europe s’étatise. Or, l’Europe ne copiera jamais le modèle des Etats-Unis d’Amérique. Il n’y a pas de contradiction entre le patriotisme responsable et l’appartenance à un ensemble plus grand que constitue l’Union européenne”.
Cette session d’avril du Parlement européen doit être la dernière de la huitième législature (2014-2019), à moins que le Brexit ne s’invite avant le 1er juillet pour une “mini-plénière” à Bruxelles.