https://www.youtube.com/watch?v=U6Cu3ATkiMU
Innocence en danger (IED) est un Mouvement Mondial de protection des Enfants contre toutes formes de violences notamment sexuelles.
En 1998, le démantèlement d’un réseau de cyber prédateurs et la saisie de 800.000 photos pédopornographiques donnent lieu à une réunion d’experts, à l’UNESCO, sur le thème « La pornographie impliquant des enfants et la pédophilie sur l’Internet, un défi mondial » *(1). A l’issue de cette conférence, le Directeur Général de l’Unesco, Fédérico Mayor, nomme en 1999, Homayra Sellier Présidente du mouvement de protection mondial de l’enfance.
Depuis avril 2000, IED est une association Loi 1901, indépendante de tout organisme, déclarée à la préfecture de Paris et à but non lucratif.
Sa vocation est internationale, présente dans une dizaine de pays et elle est partenaire d’associations internationales actives dans la lutte contre la pédo-criminalité.
IED regroupe tous les acteurs militants de notre société : spécialistes d’Internet, juristes, experts de l’enfance, décideurs des mondes politiques, économiques et médiatiques. Son but est de sensibiliser l’opinion internationale au fléau croissant constitué par la pédo-criminalité afin de peser sur les décisions des gouvernements.
IED constitue une force d’actions, de sensibilisation, de propositions, d’éducation et d’informations auprès des organisations gouvernementales ou non gouvernementales, des instances européennes et internationales, des entreprises, des écoles, collectivités locales, groupes de jeunes…
IED tient le rôle de relais d’information entre le public et les institutions publiques. Elle accompagne au quotidien les enfants victimes et le parent protecteur. Elle est la première et la seule association à avoir mis en place des séjours de reconstruction des victimes.
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C’est officiel : statistiquement parlant, dans notre beau pays, le premier contact sexuel se produit devant un écran. Selon l’IFOP, 51 % des 15-17 ans ont déjà surfé sur des sites pornographiques… Or, le premier rapport sexuel se produit en moyenne à 17 ans.
Je vous épargne les lamentations d’usage pour poser tout de suite la question : qu’est-ce que ce retournement de temporalité signifie ? Parce qu’évidemment, nous autres adultes avons également regardé de la pornographie. Mais après : ce ne sont pas les actes qui changent, seulement leur chronologie.
La référence des générations précédentes était l’acte concret, des images glanées en secret, des mots. La référence contemporaine est la vidéo. C’est intéressant parce que si les mots, photographies ou peintures laissent place à l’imagination, la pornographie de masse ne laisse place à rien. Elle est un loisir limité à deux dimensions (pour encore quelques années).
Cela dit, ne prenons pas nos enfants pour des ahuris : leur œil est cinématographiquement éduqué. Ils ont appris très tôt que la télévision, les écrans, « c’est pour de faux, avec des effets spéciaux » – et encore heureux, parce qu’en moyenne aux Etats-Unis, 90 % des films, 68 % des jeux vidéo et 60 % des programmes télé contiennent de la violence.
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Fatalisme facile
De fait, la pornographie idéale relève du cinéma, de la fausseté et des effets spéciaux (faux sperme, Viagra, sprays anesthésiants, effets sonores, etc.). Mais si dans un film d’horreur, personne n’est torturé ou découpé en morceaux, même pas « un peu », la pornographie utilise des vrais corps, qui ne sont pas qu’« un peu » soumis à des pratiques qu’il faut questionner. D’ailleurs, questionnons-les. Que voient les enfants ?
Sur ma page Internet ce matin : une femme violée par un zombie, une sodomie douloureuse effectuée sur une jeune fille, une fornication tellement brutale qu’elle « casse le lit ».
Je comprends parfaitement la curiosité des enfants, le besoin de transgression des adolescents, surtout quand aucune alternative n’est disponible. Certains parents partent perdants. « On ne peut rien faire, il faut bien que nos jeunes se confrontent. » C’est du fatalisme facile.
Chaque fois qu’une personnalité publique pose des questions (Ovidie avec son dernier documentaire, Laurence Rossignol avec sa proposition de blocage parental par défaut), tout le monde regarde ses pieds ou s’écroule de rire – alors que si le Royaume-Uni arrive à bannir certains types de pornographie, la France pourrait aussi. Ce n’est pas une question de morale. Londres n’est pas l’Arabie saoudite.
Bien sûr, on peut contourner n’importe quelles barrières. C’est Internet. Mais vos enfants sont-ils informaticiens ? Achètent-ils des bazookas sur le dark Web à la récré ? Un système imparfait vaut mieux que pas de système du tout. Même s’il fallait entrer son numéro de Sécu avant d’accéder à du X, et nous sommes d’accord que ça n’a rien de compliqué, il faut tout de même se donner un peu de mal. Il y a un rappel à la loi. Ensuite, on peut outrepasser ! Mais la loi, au moins pendant une demi-seconde, apparaît.
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Exploitation humaine
La transgression, donc. D’accord. J’aimerais juste que ces parents « progressistes » aillent dix minutes sur ces sites pour se confronter eux-mêmes. Parce que moi, dont c’est le métier, j’ai du mal. Cessons de nous cacher derrière nos petits doigts : nous parlons de contenus volés, donc d’exploitation humaine. L’humiliation et la violence sont des ressorts scénaristiques constants. Pour l’empathie, on repassera. Les rapports interchangeables sont effectués par des acteurs sans noms, parfois sans visages, auxquels des enfants sont exposés juste après qu’on leur a vendu le prince charmant.
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