C’était au temps du cinéma muet. En 1905, Max Linder, né Gabriel Leuvielle en Gironde, en 1883, faisait ses premiers pas à l’écran en mettant en scène son double, c’est-à-dire lui-même, en dandy raffiné, séducteur à la fine moustache et à l’indéfectible chapeau haut-de-forme, à la fois gendre idéal et mauvais garçon, dans des courts-métrages entraînant son personnage dans des aventures rocambolesques et sentimentales. Acteur physique, Max, à l’instar de grands burlesques, « paye de sa personne » : cascades, chutes, pirouettes et acrobaties en tout genre (sans trucage) sont la marque de ses films.
A partir de 1910, réalisateur-acteur, il inonde de façon hebdomadaire les écrans nationaux et devient la principale attraction cinématographique française. Lorsque la guerre de 1914 éclate, il est envoyé au front. Gazé, puis réformé, en 1916 il s’expatrie aux Etats-Unis où il tournera trois films pour le compte des studios Essanay de Chicago avant de rentrer en France pour se faire soigner. Là, après un peu plus d’un an, il retourne tenter sa chance aux Etats-Unis, et plus précisément à Hollywood, devenue la capitale mondiale du 7e art. Il y produit, écrit, interprète et réalise trois longs-métrages de… 55 minutes qui resteront les plus célèbres : Soyez ma femme (1921), Sept ans de malheur (1921) et L’Etroit mousquetaire (1922), ce dernier lui valant les félicitations d’une grande star de l’époque : Douglas Fairbanks. Charlie Chaplin reconnaîtra lui-même à quel point son style était redevable de l’influence exercée par un Max Linder qui mettra fin à ses jours en 1925.
Trois films, trois « bijoux » de « modernité », de « drôlerie » et d’« inventivité » à (re)découvrir en salles de toute urgence grâce au distributeur Théâtre du Temple.