Et pourquoi pas moi?” C’est en substance ce que se disent Laurent Fabius, Philippe Douste-Blazy et Jean-Louis Borloo. Leurs trois noms ont été cités comme de potentiels futurs Prix Nobel de la Paix, ce ce qui n’est pas pour déplaire à ces anciens ministres. Ils y pensent tous, mais ils n’en disent rien. C’est ce qui ressort de l’interview croisée menée par Le Parisien. Ainsi pour Philippe Douste-Blazy, ancien ministre de la Santé et actuel conseiller spécial de Ban Ki-Moon à l’ONU, c’est un secret.
“Oui, il paraît que je suis sur la liste des nommés, et même sur la short list, mais chut, officiellement je ne suis pas au courant” affirme celui qui oeuvre pour l’accès universel aux soins.
Même son de cloche pour Laurent Fabius, très en vue depuis qu’il a présidé la COP 21, dont l’accord a été qualifié par beaucoup d'”historique”. Dans son entourage, on ne s’emballe pas, et on assure que le nouveau président du Conseil constitutionnel n’en parle qu'”en plaisantant, en lisant ça dans les journaux”. Avant d’ajouter que “bien sûr, ça lui ferait plaisir, après un accord historique contribuant à la sauvegarde de la planète… et de la paix”.
Tous le disent: ils n’ont rien fait pour être parmi les candidats au Prix Nobel. Mais, un peu comme pour la Légion d’Honneur, il faut en effet être “proposé” par quelqu’un d’autre. Ce qui fait dire à Jean-Louis Borloo, qui lutte pour un accès à l’électricité dans toute l’Afrique, que “ce sont les Africains qui ont proposé” son nom. Parmi eux, le sulfureux président du Congo, Sassou Nguesso, ou celui de la Guinée, Alpha Condé.
Pour Philippe Douste-Blazy, il faut chercher du côté des Etats-Unis. Selon l’intéressé, “ce sont peut-être des universités comme Harvard”, où il enseigne, qui ont proposé son nom au comité Nobel. Une ambition que l’on n’apprécie pas au Quai d’Orsay. Selon un diplomate, “c’est lui-même qui fait campagne en racontant qu’il aura le Nobel, ça n’est pas sérieux”.