En 2016, dès lors que l’on souhaite se faire pardonner du public, on sort un livre. Thomas Thévenoud, l’homme qui n’a jamais réglé de facture, l’a fait. Nabilla aussi, dans un livre qu’elle a elle-même écrit, et qui donc fait quatre pages. Avant, quand on faisait des erreurs, on allait se confesser, et seul M. le curé savait que le postier oblitérait la boulangère dans la salle de tri du courrier. Mais les hommes d’église n’ont plus le temps, ils sont occupés à regarder de vieux 45 tours des Poppys afin de bien vérifier que ça ne suscite en eux aucun désir. Les pêcheurs se retrouvent donc seuls, telle Christine Boutin dans une boite de zouk love, et écrivent des bouquins pour se laver.
Sarkozy l’a fait en s’excusant pour son quinquennat, Copé l’a fait en s’excusant pour son existence, Ségolène Royal n’en a pas écrit parce qu’elle n’a rien trouvé à se reprocher. Et Thomas Thévenoud, ancien secrétaire d’état atteint de phobie administrative, s’il passe juste un orteil à l’intérieur d’une préfecture, il convulse, a aussi écrit un livre. Il y parle de la terreur qui l’a saisi le jour où il a reçu une facture SFR de 37 euros 20, pour lui c’était comme de se retrouver chez Eram pour Yannick Noah. Il était allé jusqu’à lâcher son chien, Faudre fiscale, sur le facteur, qu’il accusait de remplir sa boite de relevés de compte de la Banque Postale. Cette phobie l’a empêchée de payer ses impôts, s’il fait Fort Boyard, ils vont virer les mygales et l’enfermer dans une cave avec des avis de paiement de la taxe d’habitation.