Par Isabel Orpy
« Harlem Désir est un des moments de la conscience humaine. Il est aussi un des moments de l’honneur de la France” (Pierre Bergé)
C’était en 1986…
En mars, le PS et les siens se fracassaient aux législatives, Chirac inaugurait alors la cohabitation.
De mai 1981 à mars 1986, Jack Lang nous avait joué ce sémillant ministre de la Culture à col Mao, illustre inventeur de la Fête de la Musique, celle qui donna le coup d’envoi à l’ère du Festivus Festivus, si joyeusement stigmatisée par l’irremplaçable Philippe Muray et dont nous subissons au quotidien les dérives et coûts mirobolants, déclinés en Technoparades, Europride phocéenne, Paris plages… et fiestas diversifiées des sieurs Delanoë, Delanouba, Delanocif et consorts.
Dépenser sans compter en pressurant allégrement les poches des contribuables pour assouvir ses fantasmes, sa mégalomanie, démolir la France, ses valeurs, son patrimoine… et surtout, régaler ses potes, sans s’oublier au passage n’est donc pas une novation de l’Hollando-hooliganisme version z‘Ayrault paraphée Filippetti, l’agrégée de lettres classiques, aux six fautes par tweet !
Au «bon» temps du RPR-UDF-PS…
Lang l’impécunieux achevait enfin la somptuaire rénovation de son modeste 300 m2 et 6 fenêtres sur la place des Vosges, acheté 2 millions de Francs et retapé pour un peu moins de 3, quand le SMIC caracolait à 4316,26 Francs…
Le misérable Jack venait de se faire éjecter de son bureau de la rue de Valois au profit de François Léotard, celui qui avait sa bande comme Jules Bonnot mais lui c’était la bande à Léo et déjà, ils nous faisaient tous le coup de se détester… La bande à Léo contre la bande à Jack, sous-ordres de celles de Lionel du PS (Jospin), Jacques du RPR (Chirac) et Jean de l’UDF (Lecanuet).
Donc deux jours avant de se faire virer, malgré son émoi, Jack pensa à faire verser à son pote-président de SOS Racisme la modique somme de 3 millions de Francs (plus que le prix de son F3 place des Vosges…), pour renflouer ses caisses et organiser l’une de ces festivités dont il fut toujours si friand. Ce président des potes n’était autre que Jean-Philippe Désir, dit Harlem, prouvant ainsi que la politique PS est bien du cinoche puisqu’on peut y faire carrière sous un pseudo car il fut promu tête d’affiche du parti.
C’est Léotard qui, épluchant les comptes de son prédécesseur, avait fait cette découverte. L’affaire «fuita»… et on l’écrasa… Comme les ministres dits de droite, Pandraud, Seguin et Malhuret allaient le faire aussi pour enterrer l’une de ses vieilles casseroles.
Protestant contre la politique du président Botha, avec 300 potes, le 20 août 1984, le jeune Harlem avait envahi et égratigné les locaux de la South American Airlines. Outrés d’avoir été consécutivement conduits au commissariat du 1er arrondissement, Harlem et les siens se livrèrent à des dégradations et autres insultes contre ces (pourris) de flics qui avaient osé procéder à des contrôles d’identité (on ne gazait pas encore les manifestants)…
« Et toi le nègre, t’es avec les blancs contre nous, espèce de vendu ! »
Le policier d’origine sénégalaise ainsi agressé s’avança pour être mieux cogné par Harlem le justicier et deux de ses comparses. Et quand le commissaire tenta de s’interposer, amène, le président de SOS Racisme lui précisa:
« Toi, écoute. Je bouffe avec Mitterand, Fabius, Lang quand je veux. J’irai les voir en sortant et je te ferai révoquer si j’en ai envie. »
Tout ce beau monde fut donc très rapidement exfiltré du commissariat (Manuel Valls n’avait que 24 ans et peaufinait encore sa théorie de la GAV ciblée, en rêvant de Matignon).
Puis, Guy Fourgier, le préfet de police ordonna une amnistie sous forme d’amnésie et surtout, de ne point transmettre la procédure au parquet, cependant, de ne pas omettre de nommer un juge d’instruction pour ouïr les doléances du petit Harlem victime de «brutalités policières»…
Il fallut un courage exemplaire et une détermination farouche au gardien Dekbeni, copieusement insulté et humilié, pour parvenir à faire nommer un juge d’instruction afin que le président de SOS Racisme soit inculpé d’injures racistes et d’incitation à la haine raciale. Effectivement, cela faisait désordre.
Vous avez dit collusion ?
C’était sans compter sur les autres potes de Harlem Désir…
Lequel fut alors rapidement reçu et écouté par Philippe Seguin, ministre des Affaires sociales, Robert Pandraud, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité et réconforté sinon conforté par Claude Malhuret, secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme qui le consola des affres par lui subi avec une tirelire de 350.000 Francs pour son Carnaval de la Bastille, lui permettant de festoyer entre autres avec tous les très bons copains de la France qu’étaient les délégués de l’OLP d’Arafat, les anciens du FLN, les membres du MRAP, alors très liés au PC et à l’Union soviétique… tous ces pourfendeurs du racisme, sauf de l’antisémitisme et du racisme antiblanc sous toutes ses formes.
Probablement parce que comme se plait à répéter l’un des autres sponsors de SOS Racisme, l’ineffable Pierre Bergé: « Harlem Désir est un des moments de la conscience humaine. Il est aussi un des moments de l’honneur de la France”… C’est évident.
La collusion des politocards UMPS n’est donc pas une novation. Pour preuve, en 1986 déjà, il ne fallait pas toucher à leurs potes, à tous leurs potes.