Réunis en “conseil national”, les “représentants, cadres, élus et présidents de fédérations” ainsi que le président du Mouvement pour la France, Philippe de Villiers, ont sévèrement critiqué le bilan de Nicolas Sarkozy.
“En 2007, le Mouvement Pour la France a rejoint la majorité présidentielle sur la base d’engagements qui, nous le constatons aujourd’hui, pour l’essentiel, n’ont pas été tenus” expliquent-ils dans un communiqué.
“Les promesses d’une « Europe qui protège » n’ont pas été suivies d’effets. Rien n’a été fait pour rééquilibrer par des droits compensateurs, jouant le rôle d’écluses, le libre échange aveugle qui désarme nos entreprises et engendre le chômage. Les projets de taxe carbone européenne et de TVA sociale ont été abandonnés” dénoncent les cadres du Mouvement pour la France.
“Rien n’ayant été fait pour corriger le laxisme de l’Europe de Schengen, nous sommes aujourd’hui totalement désarmés devant le risque d’un flux massif d’immigrants en provenance des pays du sud de la Méditerranée. Il n’a pas été mis fin au processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Au contraire, 10 nouveaux chapitres de négociation ont été ouverts depuis 2007 et la révision constitutionnelle de 2008 a supprimé le référendum obligatoire pour toute nouvelle adhésion”, continuent-ils.
“L’appel à voter en faveur de la gauche au deuxième tour des élections cantonales, de la part de plusieurs membres du gouvernement, témoigne d’une confusion qui a profondément choqué notre famille politique” juge le MPF. Quant au “recul sur la déchéance de nationalité pour les meurtriers de policiers et de gendarmes, sous la pression de quelques députés centristes”, “il signe l’abandon des engagements forts qui avaient été pris pour rétablir l’autorité de l’Etat et assurer la sécurité des personnes”.
Le débat sur la laïcité ? Il “visait à lutter contre le communautarisme s’écarte de son but lorsqu’il se résume à proposer le financement des mosquées sur fonds publics”.
La loi sur le travail dominical et “les nouvelles transgressions inscrites dans la loi de bioéthique” ? Ils “remettent en cause les fondements mêmes de notre culture commune”.
La suppression du Ministère de la Famille ? Il “affaiblit le rôle essentiel de solidarité entre les générations que joue cette cellule de base de notre société et rend impossible une politique familiale digne de ce nom”.
Un constat sévère donc. Mais, ajoutent les représentants du MPF, “il reste un an à la majorité pour retrouver le sens des valeurs qui l’ont portée au pouvoir en 2007, (…) clarifier le cap que (Nicolas sarkozy) compte proposer aux Français.”
Se réjouissant de l’effondrement des “grands mythes” comme “Schengen” ou “l’euro”, “annoncé, écrit, prédit” par Philippe de Villiers, le MPF n’hésite plus à affirmer “porter les valeurs d’une droite nationale de convictions”. Mais, “si, au cours des prochains mois, ces valeurs ne sont pas réaffirmées sans ambiguïté et si la composante souverainiste de la majorité n’est pas davantage prise en compte, nous ne pourrons plus, dans la perspective des échéances électorales de 2012, apporter notre soutien à Nicolas Sarkozy”. Le mouvement affirme alors qu’il en tirera “toutes les conséquences” et n’exclure “aucune hypothèse”. “Tout reste à définir. Tout reste possible.”
Interrogé le 31 mars par Nouvelles de France, le souverainiste Paul-Marie Coûteaux affirmait à propos de Philippe de Villiers : “Je ne crois pas que cela soit dans son agenda de se présenter en 2012. Je pense même qu’il n’y songe pas”.