La fin du jour ! Qu’ils soient détectives, marins, bricoleurs, vagabonds, déménageurs-livreurs de piano, conscrits, chefs d’îlot, cuistots de Sa Majesté, campeurs, montagnards, as d’Oxford, sous les verrous ou au Far West, ils ont formé le plus célèbre des duos comiques du temps du cinéma burlesque, muet ou parlant : les inimitables Oliver Hardy – le gros, celui qui donne des ordres, bougon au grand cœur et timide devant les dames au point de tirebouchonner sa cravate – et Stan Laurel – le maigrelet aux épaules en forme de cintre, le naïf toujours ébahi et au regard de crabe qui a raté la dernière marée, dont les maladresses retombent inévitablement sur son partenaire. Deux inséparables qui ont fait rire des générations de spectateurs et fait les beaux jours du cinéma comique et de l’humour façon slapstick. Jusqu’au début des années 1950.
Après trois décennies d’une filmographie bien remplie et de succès, le tandem – qui s’était formé en 1919 – connaît une passe de plus en plus difficile. En cette année 1953, Laurel (Steve Coogan) et Hardy (John C. Reilly), désormais vieillissants et oubliés des plus jeunes, peinent à remplir les salles. Pour tenter de relancer leur carrière en phase terminale, ils entament une tournée à travers l’Angleterre. Un dernier tour de piste au cours duquel leurs capacités à se faire rire mutuellement et à se « réinventer » vont leur permettre de reconquérir, pour un temps, le public, mais aussi réaliser à quel point ils comptent l’un pour l’autre.
Les deux font la paire ! Soixante-six ans après cette dernière tournée – et après leur ultime et désastreux film Atoll K (1952) –, le réalisateur Jon S. Baird signe un « biopic » classique, ponctué de flashbacks, sur les dernières années du célèbre duo ressuscité ici sous les traits des deux acteurs John C. Reilly et Steve Coogan dont on peut dire, grâce aux artistes du maquillage, « c’est donc ton frère » tant la ressemblance est frappante. Un film au charme d’antan qui montre la face cachée de deux artistes d’une époque révolue.