Anciennement la Roche-Goyon, le château de Fort-la-Latte, situé à la pointe du même nom, en face du cap Fréhel dans le département des Côtes-d’Armor, est l’un des plus célèbres châteaux bretons. Remarquable par sa situation sur un cap rocheux, face à la mer, il a servi de décor à de nombreux films. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 11 août 1925.
Le château de la Roche-Goyon fut construit au xive siècle par le seigneur de Matignon, Étienne III Gouÿon. La construction du château commença dans les années 1340, son donjon date des années 1365-1370. En 1379, suite au retour d’exil du duc de Bretagne Jean IV, le château fut assiégé par Bertrand Du Guesclin. Le château est attaqué et pris une seconde fois lors des guerres de Religion au xvie siècle, cette défaite marquant un temps d’abandon de l’édifice.
Ce n’est qu’au xviiie siècle, sous Louis XIV, que le château reprend son intérêt stratégique et est bastionné. Il servira jusqu’à la fin du Premier Empire où l’évolution des techniques militaires conduisit à son inadaptabilité. À partir de 1892, il fut vendu à divers propriétaires privés avant d’être acheté par un passionné en 1931 qui entreprit de lourds travaux de restauration qui s’achevèrent dans les années 1950.
Le fort est situé sur un cap rocheux, à proximité du cap Fréhel. Ce site fut choisi en raison de son emplacement favorable, naturellement peu accessible et offrant une vue dégagée sur la Manche et sur la Côte d’Émeraude. Les falaises entourent le château et ses environs, ce qui le protège de toute invasion par la mer. De plus, les matériaux de construction étaient facilement accessibles : le granite venait du cœur de la Bretagne, le grès pouvait être directement récupéré sur les falaises (il reste d’ailleurs des traces des anciennes carrières sur le littoral, révélées par des toponymes tels que « port Taillé » toujours présents sur le cadastre). En outre, le bois était courant, avec les nombreuses forêts de l’époque médiévale. Le fort était un point stratégique important puisqu’il se trouvait non loin des voies commerciales reliant Saint-Malo, la Normandie et les îles Anglo-Normandes.