Parce qu’une guerre se gagne d’abord avec des mots et des images, le gouvernement français, qui vient d’essuyer un cuisant échec avec son site stop-djihadisme.gouv.fr dont le message a été immédiatement détourné par les cyberdjihadistes (et pas que…), aurait décidé de créer une cellule de contre-propagande au sein du Centre interarmées d’actions dans l’environnement. Une information toutefois démentie par le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’Armée. Peut-être par discrétion…
Basée à Lyon, dans les locaux du CIAE qui mène déjà des « opérations d’influence » dans le cadre des OPEX de l’armée française, cette cellule compterait une cinquantaine de militaires spécialisés ayant pour mission d’infiltrer la djihadosphère, de recueillir des renseignements, d’empêcher les recrutements en discréditant le discours islamiste, de cibler les agents recruteurs sur internet et leurs relais d’influence, ou encore de répondre aux différents groupes islamo-terroristes par la diffusion de messages, notamment sur les réseaux sociaux.
C’est que, confiait au Monde une source militaire de haut niveau, « nous avons abandonné le champ des perceptions aux terroristes. L’EI a une stratégie de communication planétaire et nous, nous en sommes encore à la presse quotidienne régionale. (…) Nous devons être capables de saturer les médias, de dénier des accès à l’EI ».
Des opérations psychologiques pratiquées depuis longtemps déjà par les forces armées américaines, russes et israéliennes, et bientôt par les Britanniques avec la création de la 77th Brigade, dont la mission sera également d’investir les réseaux sociaux, d’y recueillir des renseignements et de contrer la propagande des groupes terroristes.
Et certaines « bonnes âmes » déjà, de s’inquiéter que « face à l’Etat islamique, l’armée française renoue ainsi avec des pratiques ultrasensibles (…) déployées pendant la guerre d’Algérie » ou encore d’expliquer que, de par sa nature coercitive, la propagande n’est pas compatible avec… la démocratie. Chose dont nous avons pourtant la preuve chaque jour en écoutant les informations.
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