Ma minute de silence à moi!

Soyons clairs! Je n’aimais pas Charlie hebdo, pas davantage ses dessins et dessinateurs, entre autres, christianophobes. Cependant, je ne peux accepter un tel carnage!  Ignoble, intolérable, abject…  je ne vais pas vous faire subir la cohorte d’adjectifs que mon âge et mes kilomètres de gribouillages m’ont enseignés.

Hier, jeudi, hasard aidant, m’y étant (inconsciemment) engagée… il m’a fallu accompagner notre Davidounet dans l’une des grandes boutiques Z de la capitale hexagonique. Le petit a bien grandi depuis la rentrée et le bas de ses jeans était devenu beaucoup plus haut que le plus haut lacet de ses godasses ( j’écris godasses car si vous les voyiez…).

Donc, je survivais péniblement au milieu des soldes, soldeurs et “soldacquéreurs”…  Ouf! Nous étions enfin à la caisse, quand ! Appel général, que dis-je , appelsss générauxxx à répétition de tout le personnel, puis de la clientèle… Avec des messages indigents-débilos-débiles… J’étais tombée dans le traquenard du jour!  C’était l’Heure de la Minute de Silence  du Deuil National. Horrrrrrrrreur, j’étais piégée. Je n’ai pas eu le cran de traverser le magasin pour me tirer,  je ne voulais pas faire hhhontissime à mon copain-de-shopping. Un déjeuner ultérieur  nous espérait et  ne tenais pas y arriver le chignon (de catho-bourge-non-bobo) de travers, si un excité l’avait attaqué. Sait-on jamais, surtout, en ces temps…-

J’étais furax (id Edmond!)  car selon  moi si deuil il y a,  je le vis toute seule, dans mon coin ou avec les miens,  jamais sur commande gouvernementale, à heure fixe et encore moins, chez Z, W ou X!!!

Alors, je les ai tous observés avec leurs airs (subitement)  obligés-compassés-de-circonstances, dignes d’un état totalitaire qui, si l’assassinat des cinq dessinateurs de presse (plus tous les autres!!!) de Charlie hebdo concernait, ou pas (plus ou moins Charlie)… semblaient aussi ridicules que moi. Mais moi un peu moins, je savais qu’au milieu d’eux, une tête plus haute que la leur, s’élevait celle d’un autre dessinateur que par chance nul ne (re)connaissait, puisque c’est un hhhhonni de droite, une pourrrrriture de droite qui ne mérite de la notoriété qu’insultes et procès à répétition, surtout, depuis qu’il a été relaxé. (C’était de plus le jour de la reprise des hostilités, le début de l’appel de Taubira, dimension procédure…)

Je les regardais, pensant que si un commando similaire avait pénétré  la rédaction de Présent ou de TV Libertés et avait flingué Chard, David Miège, Pinatel,… Alain Sanders, Jean-Yves Le Gallou, Guillaume de Thieulloy, Martial Bild, Camille Galic… et d’autres journalistes, il n’y aurait pas eu de drapeaux en berne, de Deuil national, pas de MMMinute de SSSilence, etc. Au moins, il n’y aurait pas eu un seul flic trucidé car ils n’auraient et n’auront jamais droit à la moindre protection. Que Hollande, l’UMPS et la cohorte de traîtres-politicards, que nous salarions (somptueusement) depuis quarante ans (!!!), n’en auraient jamais parlé. Le glas n’aurait pas sonné à Notre Dame de Paris, même si certains sont (très) catholiques…

Et mieux encore! Que tous les bien-pensants, les propagandistes rémunérés et les “propangandés” auraient écrit, crié, touitté: BBBien fait pour ces Salopards!

Alors, j’ai regardé, notre David, tellement plus haut que les autres… Lui, je le savais vraiment anéanti, horriblement  malheureux. Il l’était depuis la veille… Il n’est qu’à voir son dessin, fait dans l’heure qui suivit… Car selon lui, la liberté d’expression, comme pour Pierre Pinatel, il l’aime follement! Il l’aime totalement , pour Charlie hebdo, comme pour tous les gôchistes et autres adversaires (divers et diversifiés), plus tous ceux (de tous bords) qui lui crachent dessus. Chaque fois que de par le monde, un dessinateur est attaqué, il prend sa défense sans chercher à comprendre. C’est de l’ordre du réflexe! Dessinateurs d’abord!

Alors Ma-Minute-de-Silence-à-Moi, c’est à lui que je l’ai dédiée, à David Miège et à tous les tenaces-courageux-obstinés du crayon, du feutre ou du clavier qui, pour des clopinettes ou pour rien, oeuvrent chaque jour, avec acharnement voire abnégation,  pour la liberté d’expression, contre la désinformation, la propagande, la censure et la dictature!

Isabel Orpy

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