Malin-subtil-délicat le petit Hollande! Certains responsables politiques se transcendent dans de telles circonstances. Et d’autres… François Hollande a appelé à “refuser les surenchères les stigmatisations, les caricatures”, le mot “caricature” venant s’inscrire, comme un réflexe, dans une chaîne d’infamies, alors même que nous portons le deuil de Charb, Cabu, Wolinski, Tignous, Honoré, assassinés parce justement ils étaient caricaturistes.
Cette langue de bois accompagne naturellement les larmes de crocodiles de tous ceux qui, hier, poursuivaient Charlie Hebdo le pointait du doigt parce que ce journal avait osé publier des caricatures de Mahomet. Sous prétexte de ménager les croyants, c’est l’esprit même de Charlie que l’on enterre.
« Refuser la caricature » ? Au contraire, nous devons faire comprendre aux musulmans et à tous les religieux, qu’ils doivent accepter les caricatures de ce qu’ils considèrent comme sacré. Il ne peut exister de délit de blasphème dans la République.
Les caricaturistes abattus par le fanatisme islamique s’inscrivent dans la lignée du Chevalier de la Barre, supplicié à mort par la justice du roi et de l’Eglise. Porter le deuil de Charlie Hebdo, c’est faire l’éloge de la caricature, comme Voltaire fit celui du Chevalier de la Barre. Et tant pis si les caricatures heurtent ce que la langue de bois appelle « sensibilité ». La nôtre est à jamais meurtrie par la barbarie.