https://www.youtube.com/watch?v=O43nBJ9pEBs
Le critique américain Dennis Schwartz disait de Stromboli que « c’est un film qui fait réfléchir ». Un doux euphémisme pour un film qui livre Karin Bjiorsen (le personnage principal joué par Ingrid Bergman), issue de la haute bourgeoisie lituanienne et réfugiée dans un camp à la sortie de la 2e guerre mondiale, à un mariage de circonstances avec un jeune pêcheur sicilien sans éducation (Mario Vitale), qui l’emmène sur son île volcanique, Stromboli, un désert naturel avec une population pieuse mais aux mœurs primitives. Choc des cultures il y a, et c’est le moins qu’on puisse dire, à l’installation du couple sur l’île.
Il s’ensuivra pour Karin un dur chemin d’apprentissage de l’humilité et de l’acceptation de son sort, jusqu’à sa conversion finale comme elle affronte la bouche d’enfer du volcan dans son effort envers et contre tout pour garder l’enfant qu’elle porte, d’un homme pour lequel elle n’éprouve rien. Rien ne sera épargné à Karin sur sa route, comme ce châtiment du ciel envoyé sur ce morceau d’humanité avec le réveil du volcan lançant des rocs enflammés sur le village.
Le film comporte une mémorable séquence de pêche au thon par tous les hommes de l’île. Stromboli est un grand film fait avec peu de moyens sur la tragédie de la destinée humaine. En cette époque de banalisation de l’avortement, espérons qu’il continuera à en faire réfléchir plus d’un.
Ingrid Bergman a joué dans deux autres films traitant de réfugiés, le célèbre Casablanca et le moins connu Arc de triomphe, avec Charles Boyer, un film un peu long et alambiqué, mais qui mérite d’être vu, notamment pour l’interprétation de Charles Boyer.
Stromboli, terra di Dio; 1950 ; de Roberto Rossellini, avec Ingrid Bergman ; 103 minutes.
Pierre Barbey – Présent
https://www.youtube.com/watch?v=N8ApvLxQ444