Le Vendée Globe

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Vingt-neuf bateaux se sont élancés dimanche à 13 heures, depuis Les Sables d’Olonne, pour un magnifique tour du monde en solitaire. Vingt-neuf skippers vont passer trois mois (environ) de leur vie, seuls aux commandes de ces énormes machines, face aux éléments et face à leurs propres faiblesses d’humains. Une aventure inouïe dans ces temps de mollesse et de facilité, de care et de principe de précaution et alors que les statistiques médicales nous annoncent une progression foudroyante de l’obésité dans nos sociétés occidentales !

Derrière le Vendée Globe, il y a l’illustration du meilleur de l’esprit d’entreprise, de l’esprit de conquête. On pense à certaines formules, assez peu dans l’air du temps, d’esprits libres comme le chanteur Florent Pagny ou l’alpiniste Maurice Herzog : repousser les frontières du possible. Mais il y a aussi une formidable aventure entrepreneuriale.

Le Vendée Globe, c’est la rencontre de deux hommes : Philippe de Villiers et Philippe Jeantot, il y a près de trente ans. « Il y a deux endroits où je me sens vraiment bien des pieds à la tête, nous expliquait Philippe de Villiers la semaine dernière. Le premier, c’est dans les gradins du Puy-du-Fou et le second, sur le Ponton-Course du Vendée Globe. (…) Le Vendée Globe, c’est un peu le Puy-du-Fou de la mer. »

Mais le Vendée Globe, c’est aussi un atout extraordinaire pour la ville des Sables d’Olonne. Didier Gallot, le maire de la ville (grand spécialiste de l’écrivain Simenon et accessoirement vieil ami d’Alain Sanders et de tous ceux qui, en mai 68, ont résisté à une folie gauchiste qui offrait alors beaucoup d’analogies avec les folies islamistes d’aujourd’hui), se souvient qu’en 1989, personne ou presque n’était capable de situer Les Sables d’Olonne sur une carte des côtes françaises. La ville attire à présent, une fois tous les quatre ans, environ un million de personnes.

Le budget global de la course représente un peu plus de 12 millions d’euros, mais les retombées financières sont peut-être vingt fois plus importantes. La ville et le département de la Vendée ont acquis une notoriété mondiale. L’impact touristique est énorme.

Toute réussite passe par des contraintes

Lors du précédent Vendée Globe (saison 2012-2013), cette sous-préfecture de 14 500 habitants à peine avait enregistré 330 000 nuitées ! Chiffre qui sera certainement dépassé, cette année, à l’heure des bilans. La semaine qui précédait le départ du Vendée Globe, tous les hôtels, tous les restaurants affichaient « complet » à des kilomètres à la ronde.

Trop souvent les affaires – le business, comme on dit – font mauvais ménage avec les valeurs. Comme le Puy-du-Fou, le Vendée Globe en est l’illustration exactement contraire : le leitmotiv de l’un des skippers et des entreprises qui le soutiennent, c’est que l’on ne peut innover que grâce à la contrainte. Dans un monde occidental qui semble parfois l’oublier, il n’est pas inutile de comprendre à quel point une telle course en solitaire est une somme de terribles contraintes. Or la réussite de toute entreprise passe forcément par des contraintes, qu’il faut accepter : les procédures, les innovations et le changement, les gains de productivité, la mobilité professionnelle. A une époque où l’on nous parle de stress, des 35 heures ou de revenu minimum pour tous sans nécessité de contrepartie de travail, l’aventure du Vendée Globe diffuse un message qui en est tout l’opposé. C’est un formidable exemple pour les générations d’aujourd’hui, que l’on décrit trop souvent comme affadies, ayant perdu le goût du risque…

Lu sur Présent

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