Le président turc Recep Erdogan Tayyep a été accusé par ses compatriotes d’agir comme « un sultan » cette semaine, depuis qu’il a pris ses quartiers dans le nouveau palais présidentiel extravagant qu’il s’est fait construire à Ankara. Cet édifice fait quatre fois la superficie du Château de Versailles et cinquante fois celle de la Maison Blanche à Washington.
« Le palais Blanc », est situé dans un parc forestier de la capitale turque, il compte 1000 pièces, et couvre une superficie de plus de 288.000 m², ce qui en fait la plus grande résidence présidentielle du monde. L’abattage de centaines d’arbres a été rendu nécessaire pour sa construction, ce qui a provoqué la colère des associations de défense de l’environnement. Celles-ci avaient obtenu des injonctions d’arrêt du chantier du tribunal, mais rien n’y a fait, la construction a été poursuivie.
Au total, l’érection du bâtiment à l’architecture d’inspiration néo-seldjoukide (Les Seldjoukides sont les membres d’une tribu turque qui a inauguré la première dynastie qui a régné sur une grande partie de l’Asie mineure à partir du XIème siècle), aura coûté près de 460 millions d’euros environ, deux fois plus que ce qui avait été budgété.
C’est le président Erdogan lui-même qui est à l’origine d’une grande partie des plans. Il a prévu d’y inclure un bunker souterrain.
« Le style architectural donquichottesque semble être un croisement entre les traditions ottomane et Seldjoukide, et celui d’une gare moderne chinoise », écrit David Blair du Telegraph.
Le leader de l’opposition Kemal Kilicdaroglu a fait part de sa désapprobation : “Notre soi-disant sultan s’est fait construire ceci dans un pays où trois millions de gens sont sans travail. »
Erdogan ne s’est pas laissé démonter par les critiques : “Personne ne pourra empêcher l’achèvement de cette construction. S’ils sont assez puissants, qu’ils viennent et qu’ils la démolissent ».