Par Isabel Orpy
Irrésistible! Je ne m’en lasse pas! Je l’avoue, je suis adepte des journées mondiales, surtout de leurs dénominations. Il y en a presque chaque jour et sur des thèmes aussi divers que cocasses, aussi inutiles que vains. Je viens donc de découvrir que le 13 novembre serait dédié à l’utlisabilité, le terme u-ti-li-sa-bi-li-té étant déjà, outre un exercice de diction, d’une complexité certaine et d’une laideur euphonique absolue.
Aussitôt, j’ai songé aux modes d’emplois, entre autres, ceux qui habitent ma cuisine… lesquels ont dû probablement être traduits en 18 langues avant d’aboutir à du français, ce qui doit expliquer leur fréquente inutilisabilité.
D’origine anglo-saxonne, the World Usability Day veut sensibiliser le grand public au concept peu évoqué mais si souvent subi, tant les novations technologiques ne sont destinées qu’à des initiés, l’informatique en étant une fort belle illustration et le parrainage de cette journée par Bill Gates pour le moins désopilant!
(Admirable exemple de non-utilisabilité: le site internet de cette journée mondiale est rédigé uniquement en anglais, ce qui le rend inutilisable pour toute personne ne maîtrisant pas parfaitement cette langue.)
Puis en me promenant sur le web, j’ai découvert que l’utilisabilité ou usabilité (c’est mieux!) est définie par la norme ISO 924, laquelle ” fournit des exigences et des recommandations relatives aux principes et aux activités de conception centrée sur l’opérateur humain, intervenant tout au long du cycle de vie des systèmes informatiques interactifs. Elle est destinée à être utilisée par les responsables de la gestion des processus de conception, et traite des manières dont les composants matériels et les logiciels des systèmes interactifs permettent d’améliorer l’interaction homme-système. (…) Comme “le degré selon lequel un produit peut être utilisé, par des utilisateurs identifiés, pour atteindre des buts définis avec efficacité, efficience et satisfaction, dans un contexte d’utilisation spécifié”.
Voilà qui devient fort explicite à tout un chacun et facilement utilisable au quotidien.
Les critères de l’utilisabilité sont:
“l’efficacité : le produit permet à ses utilisateurs d’atteindre le résultat prévu,
l’efficience : atteint le résultat avec un effort moindre ou requiert un temps minimal,
la satisfaction : confort et évaluation subjective de l’interaction pour l’utilisateur.”
Les précédentes éditions avaient pour programme :
2010 – Utilisabilité des sites d’information
2009- Utilisabilité et commerce en ligne
2008 – Utilisabilité et interfaces riches
2007 – Utilisabilité et médias sociaux
2006 – Utilisabilité et Web 2.0
2005- Ergonomie incitative
Et quand vous saurez que cette journée se “siamoise” avec celle de la gentillesse, vous comprendrez mieux pourquoi cette vertu fonctionne désormais aussi mal.
Comme cela tombe un 13, ce n’est peut-être qu’une question de chance, prouvant ainsi a contrario que ce chiffre n’est pas utilisable en matière de porte-bonheur!