Il a commis, avec Max Pécas, les plus irregardables nanars du cinéma français. Les films les plus «fameux» de l’impayable Philippe Clair affichaient, en effet, des titres à affoler les thuriféraires de la Nouvelle Vague. Ils fleuraient bon le stupre, la luxure et surtout la frite: Rodriguez au pays des merguez, Déclic et des claques, mais aussi le cultissime Tais toi quand tu parles avec, en haut de l’affiche, l’inénarrable Aldo Maccione.
Aujourd’hui ces chefs-d’œuvre de la bêtise, ces navets d’exception sont en péril. Et malgré les tentatives de réhabilitations de Nanarland – auto-surnommé le site des mauvais films sympathiques» – ils deviennent quasiment introuvables. Afin que l’irréparable ne soit pas commis, c’est-à-dire la perte définitive d’un patrimoine délicieusement idiot qui symbolisait la liberté d’esprit des années 1960 et 1970, un fan du genre, nommé Paul Denis, vient de sonner le tocsin sur le lanceur de pétition digitale sur change.org.(…)
Bien que l’estimé historien du cinéma Jean Tulard a écrit dans son dictionnaire des réalisateurs que «l’œuvre de Philippe Clair est incroyablement stupide et vulgaire», il n’en demeure pas moins que des actrices et des acteurs n’ont pas craint d’écorner leur prestige en prêtant leur image le temps d’une pochade. On pense à Annie Girardot, à Michel Galabru, à Venantino Venantini, à Sim, à Alice Sapritch, à Jacques Dufilho… Car au fond , à l’instar de Philippe Clair, ils possédaient tous le nanar et… la manière.
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