C’est qu’en France, l’automne est la saison des prix littéraires les plus prestigieux. On les gagne à l’issue d’une sorte de « compétition » annuelle des romans. Une compétition qui passionne les Français, avec ses éliminations au fil des semaines, la publication de listes de plus en plus restreintes d’ouvrages encore en lice, en général 15 puis une dizaine, puis 4, des favoris qui parfois échouent au dernier moment et des outsiders qui l’emportent à la surprise générale. Bref, du suspense, des larmes, et surtout de la polémique…
Car les Français n’aiment rien tant que de critiquer les décisions de l’arbitre. En l’espèce, des jurés. Qu’ils aient lu ou non les romans en question, ils s’indignent de leur élimination ou, au contraire, de leur couronnement injustifié. Disons-le franchement : cette indignation n’est pas sans fondement. Ce qui caractérise les grands prix littéraires, ce n’est pas vraiment la transparence et l’impartialité. Plutôt la corruption et les conflits d’intérêt… Rappelons que les jurés sont souvent eux-mêmes écrivains. Ils sont donc publiés par des maisons d’édition, en général par de grandes maisons. Et bien, vous savez quoi ? Les lauréats des prix sont toujours eux aussi des auteurs de ces grandes maisons…