Une campagne anti-PMA/GPA ose indigner Marlène Schiappa!

Le secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes a dénoncé sur Twitter une campagne de militants opposés à la PMA sans père et à la GPA, qui réclament un «principe de précaution écologique» à ce sujet, les comparant aux OGM.

Une campagne en ligne contre l’élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA) a provoqué l’indignation de Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes. Sur son compte Twitter, celle-ci s’est indignée d’une comparaison jugée «profondément offensante» entre légumes génétiquement modifiés et enfants nés de PMA ou de GPA.

«Après les légumes OGM, les enfants à un seul parent ?», peut-on lire sur le visuel diffusé début octobre par le compte Twitter du site pma-gpa.fr, qui entend établir un parallèle entre l’utilisation des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans le domaine de l’alimentation et le recours à la science dans le domaine de la procréation.

Une autre image reprenant le même message sous une forme abrégée s’interroge : «Quid de l’écologie ?» et demandait l’application d’un «principe de précaution écologique» dans le cadre de la PMA et de la GPA.

 

Le 7 octobre, Marlène Schiappa a décidé de réagir. Soutenant le projet d’élargissement de l’accès à la PMA à toutes les femmes, y compris célibataires, elle a qualifié cette campagne d’offensante pour «les bébés nés après fécondation in vitro [procédé que n’évoque toutefois pas la campagne en question] ou insémination». La secrétaire d’Etat a également demandé son «retrait».

«Les familles monoparentales sont aussi stigmatisées par cette campagne. Nous sommes au XXIe siècle, il n’y a pas un modèle unique de famille», a-t-elle développé dans un autre message publié sur le réseau social.

La Manif pour tous et José Bové, même combat ?

Ce n’est pas la première fois qu’un parallèle est établi entre PMA et GPA d’une part et recours aux modifications génétiques dans l’agriculture de l’autre. En avril 2014, une intervention de José Bové, militant écologiste et figure de proue de la lutte contre les OGM, avait déjà suscité une certaine polémique. Il se déclarait opposé à la PMA et à la GPA et partageait ses inquiétudes quant aux «manipulations scientifiques du vivant». «A partir du moment où je conteste les manipulations génétiques sur le végétal et sur l’animal, il serait curieux que, sur l’humain, je ne sois pas dans la même cohérence», avait-il déclaré.

Alors que le gouvernement a annoncé vouloir faire voter dès 2018 la loi sur la bioéthique, donnant notamment accès à la PMA aux femmes célibataires et aux couples lesbiens, les débats entre les opposants et les soutiens de cette mesure ont déjà commencé. Après plusieurs années de silence, le Comité d’éthique s’était finalement prononcé en faveur d’un élargissement de l’accès à la PMA quelques semaines après l’élection d’Emmanuel Macron, qui en avait fait une de ses promesses de campagne.

De leur côté, les opposants à l’élargissement de la PMA – dont la fameuse Manif pour tous – ont annoncé qu’ils entendaient organiser des manifestations contre le projet du gouvernement. Comme en témoigne la campagne dénoncée par Marlène Schiappa, ils associent PMA et GPA et disent craindre que la généralisation de l’une n’entraîne finalement la légalisation de l’autre. La GPA ne figure toutefois pas à l’agenda gouvernemental «pour ce quinquennat», selon Marlène Schiappa.

 

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