L’actualité de cette fin d’été – en attendant que les polémiques politiciennes et les «affaires» en tout genre reprennent leurs droits à la rentrée – ne laisse pas d’être suggestive.
J’apprends par l’association «40 millions d’automobilistes» que 400 radars ont été vandalisés en juillet dernier, après l’entrée en vigueur de l’absurde limitation à 80 km/h sur route.
Naturellement, on ne peut pas encourager les déprédations – d’autant moins que c’est nous, contribuables, qui payons la note !
Mais la faute à qui ? Comme naguère les «bonnets rouges» face aux portiques d’écotaxe, les automobilistes, ulcérés d’être verbalisés et tondus, se défendent comme ils peuvent contre un État spoliateur.
Au demeurant, comme l’État, depuis des années, ne cesse de manifester qu’il ne comprend que le rapport de force et qu’il n’écoute jamais les opposants pacifiques, on voit mal comment cela pourrait avoir d’autres conséquences.
Il faut tout de même savoir que ces 400 radars vandalisés représentent une multiplication par 4 du nombre d’actes de vandalisme sur ces odieuses petites boîtes.
Comme le dit l’association, le radar est désormais ressenti par les automobilistes, non pas comme un outil au service de la sécurité, mais plutôt comme un outil au service du racket de l’État – et un outil pour rappeler l’arbitraire et la puissance de l’État.
Il devient possible que les Français se réveillent enfin de leur léthargie.
Pendant des décennies, ils ont assisté placidement au grignotage de leurs libertés.
Songeons que la révolution de 1789 a commencé, alors que l’arbitraire et la spoliation fiscale étaient infiniment moindres qu’aujourd’hui.
À l’époque, en moyenne, un contribuable payait autour de 10% de ses revenus en impôt. Aujourd’hui, c’est en moyenne par loin de 60%.
Et pour ceux qui paient l’impôt sur le revenu, il n’est pas rare de payer 80% ou plus de ses revenus en impôt.
Encore plus fort, la Cour de cassation, dans un jugement admirable, a déclaré que payer au fisc plus de 100% de ses revenus n’était pas confiscatoire !
Donc, oui, les impôts étaient infiniment moins lourds en 1788.
L’arbitraire aussi était moins pesant. Bien sûr, il y avait des privilèges que l’état de la société justifiait de moins en moins.
Mais, tous les privilèges n’étaient pas dénués de fondement. Le clergé, principale cible de la Révolution, payait ainsi sur les revenus de son patrimoine l’équivalent de notre Sécurité sociale et de notre Éducation nationale.
Et la morgue d’un Saint-Simon était tout de même moins insupportable que l’arrogance des petits marquis sortis de l’ENA, comme Alexis Kohler, ou parvenus au sommet du pouvoir par le fait du prince, comme Alexandre Benalla.
Je ne parle pas ici de l’arbitraire judiciaire. Pourtant, on ne compte plus les lois qu’il est absolument impossible de respecter (des lois sur le financement de la vie politique aux lois sur la liberté d’expression, en passant par les lois fiscales elles-mêmes). Cela se traduit par un mépris général de ces lois – et une condamnation des adversaires politiques.
Je crois que jamais, dans l’histoire de France, la spoliation fiscale et l’arbitraire n’ont été aussi forts. Jamais nos libertés n’ont été autant foulées aux pieds – et ce n’est pas fini, puisque Macron et sa clique annoncent que le pire est à venir.
Mais notre vénéré président, qui n’a pas l’air d’apprécier les vieux Gaulois, devrait aussi se méfier des Francs. Nous nous appelons ainsi du fait de notre attachement séculaire à nos libertés, il devrait peut-être le méditer !
Guillaume de Thieulloy – Les 4 Vérités