Mais qui est vraiment Christophe Hondelatte ?

Né en décembre 1962 à Bayonne d’un père directeur de bureau d’études et d’une mère dans le social, Christophe Hondelatte est un journaliste français de radio et de télévision, également chanteur à ses heures. Il est notamment connu pour ses nombreux coups de sang qui lui valent dans le milieu du journalisme français une réputation bien méritée de caractériel. En revanche, si l’animateur n’a pas sa langue dans sa poche lorsqu’il se sent attaqué ou simplement critiqué, il reste très discret concernant sa vie privée. On sait d’ailleurs très peu de choses à ce sujet, sinon qu’il a un fils adoptif aujourd’hui âgé de 33 ans.

Mais qui est vraiment Christophe Hondelatte ? Journaliste colérique imbu de lui-même ? Artiste dépressif à fleur de peau ?

Formation

Christophe Hondelatte est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux depuis 1984.

Parcours

Entre 1985 et 1988, il intègre dans l’ordre Radio France Pays Basque, Radio France Berry Sud et Fréquence Nord avant de rejoindre France Info en 1989. En 1990, il entre à France Inter et y devient grand reporter en 1994. Entre 1996 et 1999, il assure la présentation du journal de 19h, « Inter Soir », avant d’assurer celle du 13h sur cette même antenne. En 2000, Christophe Hondelatte quitte le service public pour rejoindre RTL afin d’y présenter la tranche d’information de la mi-journée : le journal de 13h suivi de « Les auditeurs ont la parole ». Parallèlement, il rejoint France 2 où il se voit confier la présentation de deux magazines : « Les documents du dimanche », puis la célèbre émission « Faîtes entrer l’accusé ». En septembre 2003, il crée sur RTL « On refait le monde », un débat entre chroniqueurs diffusé chaque soir après le journal de 19h. En septembre 2004, alors qu’il est pressenti pour adapter « On refait le monde » sur Canal +, Christophe Hondelatte succède à Daniel Bilalian pour prendre les rênes du journal de 13h sur France 2. Le 28 janvier 2005, à la suite de la publication d’un portrait de lui dans le quotidien Libération, le journaliste décide de ne plus présenter le journal de la mi-journée et quitte la rédaction lors de la préparation du journal du jour sur un coup de colère. Il est alors remplacé par Benoit Duquesne et quelques heures plus tard, la chaîne annonce que Christophe Hondelatte est débarqué de ses fonctions de présentateur.

Dans un entretien au Monde, il affirme que c’est lui qui a souhaité quitter le journal de 13h et qu’il songe désormais à s’éloigner de l’univers du journalisme. En janvier 2006, la direction de la chaîne décide de lui confier une nouvelle émission judiciaire, « Au-delà du crime », qui doit être diffusée en première partie de soirée à partir du 6 février 2006, alors même qu’il continue à présenter « Faîtes entrer l’accusé ». Cette décision de la chaîne est alors violemment critiquée dans un communiqué de la société des journalistes de France 2. Certains journalistes de la rédaction de France 2 dénoncent ainsi le caractère « inadmissible » de ce choix, arguant du fait qu’ils sont tout à fait capables de présenter un magazine judiciaire. En représailles, l’intéressé qualifie ce communiqué de « futile » et « d’une indécence totale ». Après la crise à France 2, Hondelatte renoue avec sa carrière d’animateur de radio en reprenant l’émission « Les auditeurs ont la parole » sur RTL. En septembre 2006, la chaîne ayant redéfini complètement sa chaîne de programmes, Christophe Hondelatte devient animateur de la tranche d’information du matin entre 7h et 9h30. RTL redevient la station de radio numéro un devant NRJ en septembre-octobre 2006 selon Médiamétrie et l’animateur recueille 3 828 000 auditeurs, son programme se classant en première position, toutes stations confondues. Le 26 mars 2007, Hondelatte présente une soirée de variétés, « Les présidentielles en chansons », en première partie de soirée sur France 3. Cette émission fait suite à « 36 en chansons », présentée par Laurent Ruquier, et à « 1967, la révolution sexuelle en chansons », présentée par Michèle Bernier.

En mai 2008, il annonce qu’il arrête la présentation de la matinale de RTL, préférant se consacrer à ses activités télévisuelles. Pourtant, en septembre 2008, Hondelatte anime « Le journal inattendu » sur RTL, succédant ainsi à Laurence Ferrari. Auparavant, le 16 mai 2008, il avait reçu par décret le titre honorifique de Chevalier de l’ordre national du mérite. Lors de la saison 2008-2009, en plus de « Faîtes entrer l’accusé », il présente sur France 2 cinq numéros de « Tandem », une émission de première partie de soirée dans laquelle deux personnalités de générations et d’univers différents choisissent les autres invités de l’émission. De septembre à fin novembre, Hondelatte anime le magazine culturel « Vendredi, si ça me dit », avant que la direction de la chaîne ne décide de déprogrammer l’émission en raison d’une audience jugée trop faible. En septembre 2009, il reprend la tranche 18-20 h en semaine sur RTL, avec l’émission « On refait le monde » (présentée jusqu’alors par Nicolas Poincaré). En raison d’une hernie discale, Hondelatte s’absente de l’antenne d’octobre 2010 à novembre 2010 puis à nouveau de mai 2011 à fin de la saison 2010/2011. En mai 2012, suite à une dispute très violente avec son ancien assistant, il est forcé de quitter RTL et sa succession est assurée par Marc-Olivier Fogiel fin août 2012.

Pour se défendre, Hondelatte prétexte qu’il est sujet à une dépression et qu’il prend un médicament possédant des effets secondaires. A partir de septembre 2012, il anime un débat hebdomadaire diffusé sur la web TV de Yahoo, Le débat Yahoo ! Hondelatte est ensuite recruté en novembre 2012 par la chaîne de TNT Numéro 23, sur laquelle il assure la présentation de « Hondelatte Dimanche », une émission de débat sur l’actualité en première partie de soirée. Parallèlement, sur 13ème rue, il présente deux nouvelles émissions « Passeport pour le crime » et « Hondelatte part en live ». Suite à la déprogrammation par la direction de Numéro 23 de son talk show « Hondelatte dimanche », l’animateur revient le 1er décembre 2013 avec une nouvelle émission « 23 minutes avec » qui dresse le portrait d’une personnalité. A la rentrée 2014, Hondelatte rejoint la rédaction de BFMTV pour y animer les soirées du week-end, en remplacement de Marc Autheman. Il sera présent dès 20h pour le journal du soir et à 22h pour son talk show info en direct.

Projets artistiques

Violoncelliste, Christophe Hondelatte se lance dans la musique en 2010, avec son spectacle intitulé Dans ma maison tu viendras. Un an avant auparavant, en 2009, il avait produit le chanteur Loko, candidat de l’émission « A la recherche de la Nouvelle Star ». En 2011, il donne une série de concerts à l’Amadeus Song de Bordeaux puis à Bayonne, où il interprète ses propres chansons, accompagné de trois amis musiciens. Son premier album (Ou Pas) sort en septembre 2011. Le résultat étant assez catastrophique, il s’attire les moqueries, notamment pour sa chanson « Dr House » et son clip grotesque dans lequel le chanteur-animateur se livre à des grimaces théâtrales à la manière d’un artiste torturé. En 2012, il commence à travailler sur le prochain album. Le single « Cybernight » sort en novembre 2012. Cependant, depuis son départ de RTL, il rencontre des difficultés financières pour produire son album si bien qu’en mai 2013, l’animateur annonce dans une interview diffusée sur Le Figaro TV qu’il arrête la chanson afin de se recentrer sur sa carrière de journaliste.

Polémiques

Comme cela a déjà été évoqué plus haut, Christophe Hondelatte est connu pour ses coups de colère et autres « pétages de plomb » en direct. Par exemple, le 26 novembre 2012, alors qu’il participe à l’émission de Laurent Baffie « 17ème sans ascenseur » diffusée sur Paris Première, Christophe Hondelatte s’en prend violemment au chanteur Dave, lui reprochant d’avoir « méprisé » Marcel Campion, le célèbre gérant de la Foire du trône, alors qu’il jouait un morceau à la guitare… Auparavant, il s’était déjà distingué par des coups de colère similaires, notamment lors d’un clash avec les journalistes Natacha Polony et Audrey Pulvar dans l’émission « On n’est pas couché » sur France 2 le 24 septembre 2011, parce qu’il n’avait pas supporté que l’on mette en cause ses talents de chanteur ! On comprend mieux certaines rumeurs faisant dire à certains que l’animateur serait quelque peu imbu de lui-même…

Par ailleurs, en 2005, Christophe Hondelatte a été l’objet de vives critiques au sujet de la relation amicale qu’il entretient avec un détenu, Cédric Bellec, aujourd’hui âgé de 33 ans, condamné en 2003 à perpétuité (avec une période de sûreté de 22 ans) pour le meurtre de ses parents adoptifs. L’animateur va en effet régulièrement lui rendre visite en prison, lui apportant livres, CD, DVD et vêtements. Or, il se trouve par ailleurs que les victimes sont l’oncle et la tante d’une journaliste travaillant à France 2… On peut comprendre l’émotion de la journaliste en question lorsque celle-ci apprendra que le « Gardez la pêche » qu’il lance à la fin de son journal de 13 heures est en fait un clin d’œil adressé à l’assassin de son oncle et sa tante ! Et lorsque celle-ci lui demande de cesser, Hondelatte refusera tout net, se contentant de transformer la formule incriminée en « gardez la banane » jusqu’à ce que l’affaire soit évoquée en comité d’entreprise.

Autre polémique : Le 17 février 2013, il invite dans son talk-show « Hondelatte Dimanche » le journaliste Robert Ménard, aujourd’hui maire de Béziers soutenu par le FN, à l’occasion d’une émission intitulée « L’islam est-il insoluble dans la République ? » qui ne plaira pas au CSA, lequel a estimé par une décision du 26 juin que la chaîne avait « manqué à ses obligations déontologiques ». Cela vaudra à l’animateur d’être recadré par sa direction. En guise de riposte, Hondelatte qualifiera sur twitter le CSA de « nouveau censeur de la pensée unique ! ». Dans le même registre, en mars 2013, l’animateur est venu en aide dans Le débat Yahoo ! à la comédienne Véronique Genest lorsque celle-ci, ayant par ailleurs confessé officiellement son « islamophobie », annonçait vouloir se lancer dans la politique.

Publications

  • Albert Spaggiari, le casse du siècle : Ni armes, ni violence et sans haine, Michel Lafon, 26 janvier 2007
  • Les grandes histoires criminelles (avec Bruno Heckmann, Danièle Dulhoste et Emmanuel Caen), Hors collection, 27 octobre 2008.

Il l’a dit

« Entre moi et Michel Drucker, il y a une sorte de gouffre », à propos de son côté sanguin et de ses colères fréquentes.

« J’ai parlé de ma dépression sur mon compte Facebook car si je ne le fais pas, on ne comprend rien. Il faut bien que j’explique sinon Internet se serait nourri de quelque chose qui dit “ce type est ingérable”. Je ne suis pas ingérable. J’ai traversé une période de dépression profonde. Ça m’est arrivé deux fois dans ma vie. C’était ma deuxième grosse dépression et j’ai expliqué pourquoi j’ai quitté RTL à ce moment-là. C’était lié à ma dépression », à propos de son départ de RTL.

« Je voudrais m’inscrire en faux contre le procès en sorcellerie qui est fait à l’égard de Véronique Genest qui s’est donc lancée en politique (…) Elle est un peu à poil quand elle parle de politique mais, du coup, elle en parle très différemment (…). “Elle a le droit, un, de l’être, (islamophobe) deux, de le dire dans notre pays, jusqu’à nouvel ordre, sans que tout le monde ne lui tombe dessus », à propos de Véronique Genest et de la polémique suite à ses propos contre l’islam.

 

Ils l’ont dit

« C’est un personnage de roman, quelqu’un d’un peu à vif. Il doit y avoir des choses douloureuses en lui, on le voit parfois à certaines expressions sur son visage. Il est là, et ailleurs en même temps. », Eric Naulleau

« Un ancien présentateur du service public reconverti dans la chanson sans lendemain fait un retour sur une chaîne confidentielle du câble, qui, paraît-il, fait la promotion de la diversité. Christophe Hondelatte et Robert Ménard, un de ses amis, probable candidat soutenu par le FN aux municipales de Béziers, frisent souvent l’obsession du musulman au même titre que les “sodomites”, tous déviants de sa France rêvée, celle de la IIIe République où les femmes n’avaient pourtant ni droit de vote ni droit à la parole publique. Ce duo faisait face jusqu’à présent à Calixthe Beyala, romancière noire, et à Azouz Begag, souvent béat, ancien du CNRS et ex-ministre du gouvernement Villepin. Un jour, Ménard dit tout haut ce que la France moisie pense : “Savez-vous, lâche-t-il à une heure de grande écoute de ce canal confidentiel, qu’en Seine-Saint-Denis, il naît plus de musulmans que de Français !” Aussitôt, Begag s’indigne. Hondelatte prend fait et cause pour les partisans de la France blanche éternelle préservée des musulmans », Sihem Souid, dans Le Point.fr, 30 mai 2013.

« “Il était croyant, et voulait faire de la radio, se souvient le père Bordagarray, avec simplicité, c’était déjà le bonhomme d’aujourd’hui”. Il forçait la porte de la radio locale et militait à la JEC, la Jeunesse étudiante chrétienne. Il se voyait éducateur, psychologue, proviseur ou magistrat, “un métier utile”. Et n’aimait déjà pas l’Église : “A côté de la plaque. J’aimerais qu’elle soit un peu plus américaine, qu’elle sache accueillir les gens, pas seulement quand ils sont en vrac aux enterrements”. Il s’en passe, sûr de sa bonne étoile.

Un jour, il y a une dizaine d’années, “ce célibataire de toujours” selon un ami, a présenté son fils, Johnny. Un môme de 14 ans, surgi de son autre vie, celle dont il ne veut pas parler, où il donne des cours d’alphabétisation en banlieue et visite les détenus en prison. “La vie de moine”, mystérieuse et secrète, qui intrigue les plus proches. Pourquoi le taire ? “Ma main gauche ignore ce que fait ma main droite“, commence-t-il. Puis il lâche : “Mon investissement personnel, c’est la prison. J’y vais toutes les semaines. C’est mon émission, Faites entrer l’accusé, qui m’a emmené là-dessus“. Il ajoute : “Ce que je sais, c’est que les assassins, violeurs, pédophiles, sont des gens qui nous ressemblent. J’ai une vraie fraternité à leur endroit. Ils sont le pire de nous-mêmes“. Chacun a sa part d’ombre. Même les papillons pris dans la lumière », Pascal Nivelle, Libération, 28 janvier 2005

 

 

Lu sur l’OJIM

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