https://www.youtube.com/watch?v=Qn_cFnDihv0
Né le 19 mai 1926 à Clermont-Ferrand, Fernand Raynaud est le fils d’un contremaître chez Michelin . Ecolier indiscipliné , il fait rire ses camarades de classe au grand désespoir de son père qui, lui, ne sera jamais ébloui par la réussite de son fils.
En 1940, il a treize ans et vit au rythme de la ville imprégnée de la culture Michelin.
En pleine guerre, il part, sur un coup de tête, en vélo à Paris pour aller faire l’artiste.
En 1946, il doit faire son service militaire et se retrouve dans une caserne à Berlin. De cette période, il gardera une aversion profonde pour l’armée qu’il raillera à plusieurs reprises.
Ce n’est qu’à l’âge de 26 ans qu’il commence à vivre de son métier de comique : auparavant, il a exercé de multiples métiers (vente de rustines, d’espaces publicitaires, employé aux statistiques, projectionniste de cinéma, apprenti fourreur ou architecte, représentant…) tout en faisant le siège des cabarets parisiens.
En 1954, sa carrière démarre grâce à Jean Nohain, présentateur vedette de la télévision française. Au cours de l’émission 36 chandelles, il rencontrera d’autres amuseurs tels Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, Darry Cowl, Omer ou Raymond Devos. En 1958, il monte la revue Boum Vlà le facteur au Sully d’Auteuil avec Jean Schoubert, son fidèle pianiste et ami. La même année, il s’envole vers Tahiti pour jouer dans un film intitulé Houla Houla ; à son retour il part en tournée avec « Auguste ». L’année suivante, il participe à la tournée du Cirque Amar, une expédition qui durera neuf mois.
Pendant quelques années, il va habiter à Gennevilliers puis à L’Etang –la-Ville, avec sa femme Renée Caron, épousée en 1955, et dont il aura deux enfants, Pascal et Françoise. Fin observateur, il va nourrir ses sketches des personnages croisés dans les villes (le 22 à Asnières, par exemple). Avec son chapeau à moitié écrasé et son long manteau, il devint le tailleur, le garçon de café, le douanier vaniteux, le militaire rigide et bête et rencontra, au fil des spectacles, un grand succès populaire.
En 1960, il ose se produire seul en scène pendant trois heures, au Théâtre des Variétés, et, triomphe un an et demi durant. En 62, il présente au Théâtre de l’Etoile le spectacle Fernand à Londres. Il sera à l’affiche de toutes les grandes salles parisiennes et, emporté par le succès, il sillonnera le Canada, l’Afrique, le Pacifique. Plus inattendu, il se lancera aussi des défis en interprétant Monsieur Jourdain dans le Bourgeois gentilhomme de Molière ou Sganarelle dans Don Juan.
En août 1973, à Cannes, après avoir applaudi le spectacle du comique Thierry Le Luron, il participe à un repas où il est le treizième convive. Le superstitieux Jacques Chazot, s’exclame « Quelqu’un de nous va mourir cette année ». Réponse de Fernand « C’est toujours le dernier arrivé qui a la poisse. C’est moi qui fais le treizième ».
Le 28 septembre, alors qu’il se rend à Clermont-Ferrand pour un gala, il se tue au volant de sa Rolls-Royce (sa passion) percutant à grande vitesse le mur du cimetière à l’entrée de Cheix-sur-Morge, près de Riom. Il sera inhumé à Saint-Germain-des-Fossés (Allier).