Chaque mois, plus de 2 500 personnes sont assassinées au Mexique. Des villes sont transformées en champs de bataille, que des bandes ennemies parsèment de signaux macabres adressés à leurs adversaires : corps décapités, démembrés, pendus sous des ponts… On n’en finit plus de découvrir des charniers où les cadavres de civils sont laissés à l’abandon. La violence semble avoir atteint dans l’ensemble du pays un paroxysme que même la mobilisation de l’armée peine à empêcher. Tandis que partout les trafiquants, les narcos, affichent leurs richesses, armes à la crosse dorée à l’or fin à la main, que des chansons populaires sont composées à leur gloire et que les plus célèbres d’entre eux, tels Joaquín Guzmán Loera, dit El Chapo, ont acquis une réputation légendaire. Comment en est-on arrivé là ?
Pour la première fois, un historien français remonte aux racines du mal, depuis la fin des années 1970 et le déferlement de la cocaïne colombienne jusqu’à la constitution de cartels organisés en véritables multinationales de la drogue, infiltrant tous les rouages de l’État. En leur sein, les narcos se battent sans merci pour imposer leur autorité. Faisant du pays le théâtre d’une guerre civile qui ne dit pas son nom et totalise à ce jour plusieurs centaines de milliers de victimes.
Docteur en histoire, Thierry Noël est l’auteur aux éditions Vendémiaire de La Dernière Guérilla du Che (2014) et Pablo Escobar, trafiquant de cocaïne (2015).