Opération Sentinelle: un jeune para suicidé ou assassiné? Silence généralisé!

Un ami journaliste vient de me faire suivre la lettre d’un colonel effaré, dit-il, par le silence des autorités militaires et politiques après la mort d’un parachutiste. Je ne sais pas si ce colonel existe vraiment, mais le corps du jeune parachutiste a bel et bien été retrouvé, le 24 juin dernier, dans un local réservé aux soldats de l’opération Sentinelle dans les sous-sols des Galeries Lafayette à Paris. Ce soldat se serait suicidé avec son arme.

Dans cette lettre diffusée sur les réseaux sociaux, le colonel s’étonne que « ce soldat, jeune parachutiste, soit tombé “en opération” dans l’indifférence générale, seul, solitaire et sous une balle française ». Il poursuit : « À n’en pas douter, ce jeune soldat avait dû s’engager pour SERVIR dans l’enthousiasme de ses vingt ans, conforté par les perspectives prometteuses vendues par les clips de recrutement si parfaits de la DICoD et du SIRPA. »

Le ministre s’est-il rendu sur les lieux ? Nos stratèges cravatés des instituts de prospectives stratégiques ont-ils mené des tables rondes sur cette nouvelle expression du terrorisme : le suicide d’une SENTINELLE ? Mort en opération, son cercueil aux trois couleurs descendra-t-il l’esplanade des Invalides ? Ou l’enquête va-t-elle trouver une excuse, un motif – bavure classée – enfin un truc de prestidigitateur expliquant un comportement congénitalement suicidaire que n’auraient pas décelé les tests de sélection réputés imparables du recrutement ? »

Le colonel a raison. Ce jeune soldat, membre d’une unité d’élite, a-t-il été assassiné ou s’est-il suicidé ? L’enquête ne l’a pas encore établi. Mais les faits sont là : il est la première victime, volontaire ou pas, de cette opération Sentinelle qui mobilise toujours et jusqu’au 26 juillet (date prévue de la fin de l’état d’urgence) 10.000 soldats qui vivent dans des conditions déplorables, arpentent des kilomètres de bitume, lourdement équipés, savent qu’ils s’épuisent pour rien, sauf pour le plaisir des touristes photographes et la satisfaction de nos hommes politiques qui ne sauraient même pas tenir un fusil.

« Depuis 18 mois, les forces terrestres françaises, devenues supplétives des ressources syndiquées du ministère de l’Intérieur par la volonté du gouvernement, sont engagées sur le territoire national dans une guerre proclamée comme telle », poursuit le colonel dans sa longue lettre ouverte.

Certaines unités en sont à six opérations Vigipirate, soit plus de 220 jours. 220 jours à fermer sa gueule, à prendre sur soi, à réfléchir, à enrager, à obéir, à déprimer. 220 journées sur 540 ! 220 jours : quand on a vingt ans, c’est interminable et démoralisant. »
Ce témoignage décrit parfaitement l’état de ces hommes que vous pouvez voir marcher dans nos villes, et dont le visage révèle bien souvent la lassitude physique et morale. Les terroristes n’ont que faire de ces militaires et policiers engagés dans cette opération Sentinelle. Ils ont prouvé et prouveront encore qu’ils peuvent agir quand et où ils l’ont décidé. Sauf dans des endroits transformés en bunker, comme l’Élysée. Les trois jeunes Russes qui ont escaladé nuitamment la tour Eiffel il y a quelques jours auraient pu être des fous d’Allah. Preuve, s’il le fallait, que nos gouvernants, une fois de plus, ont pris une décision ruineuse pour nos finances (un million d’euros par jour, selon le ministre Le Drian) et pour le moral de l’armée.

Floris de Bonneville – Boulevard Voltaire

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