Les aides à la presse servent surtout les journaux aux ordres!

DANS UNE SÉRIE D’INFOGRAPHIES DÉTAILLÉES, LE SPIIL (SYNDICAT DE LA PRESSE INDÉPENDANTE D’INFORMATION EN LIGNE) A, POUR LA DEUXIÈME ANNÉE CONSÉCUTIVE, AGRÉGÉ LES AIDES À LA PRESSE 2015 POUR LES ANALYSER.

Et autant dire que celles-ci sont pleines d’enseignement. Pour le syndicat, l’action de l’État apparaît comme « quasi-exclusivement défensive ». En effet, 94 % des aides distribuées sont réservées à la presse papier, pourtant en décroissance, et 99 % à des titres IPG (information politique et générale). Ainsi, seul 1 % des aides sont allouées à « l’innovation » et au renouvellement numérique.

Alors que, d’après les chiffres communiqués par le Spiil, 49 % des lectures se font en numérique, le papier règne sans partage sur le monde des subventions. Pour le syndicat, il s’agit d’une stratégie contre-productive, les éditeurs n’étant « pas encouragés à faire les bons choix » en terme de support.

Concernant les aides indirectes (contribution de La Poste, aide au transport postal, annonces judiciaires et légales, exonération de cotisation foncière des entreprises…), qui représentent à elles-seules 1,3 milliard d’euros, elles restent, elles aussi, majoritairement réservées au papier, à hauteur de 54 %. Si l’ouverture de la TVA à 2,1 % aux médias en ligne a été saluée par le Spiil, ce dernier note que « les annonces judiciaires et légales (193 millions €) forment une aide d’État déguisée réservée à certains titres ».

En 2015, 126 millions d’euros d’aides directes ont été versées à la presse française. Cela représente 19 % du chiffre d’affaires du secteur, et même 22,5 % pour la presse IPG. De quoi émettre des doutes quant à l’efficacité et à la finalité de ces aides, plutôt destinées à sauver les meubles et à servir de moyen de pression qu’à réellement faire avancer le secteur.

Lu sur l’OJIM

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