Vol de Miramas: “une opération de type militaire”!

Des explosifs et des détonateurs ont été volés sur un site de l’armée dans une caserne de Miramas (Bouches-du-Rhône), dans la nuit de dimanche à lundi. L’avocat Thibault de Montbrial* analyse cet événement.

Selon les premières informations – un inventaire étant encore en cours – les cambrioleurs ont dérobé 180 détonateurs électroniques, une dizaine de pains de plastic (des explosifs) et une quarantaine de grenades. Comment analysez-vous ce vol?

Il s’agit d’un événement préoccupant à plusieurs titres: en raison de la nature de ce qui a été volé ainsi que de la quantité, mais aussi du mode opératoire – au vu des premières informations dont nous disposons. Ce vol s’inscrit dans une logique qui peut relever du banditisme ou du terrorisme. A cet égard, précisons qu’il existe une porosité entre les milieux de l’islam radical et ceux du grand banditisme ; les services utilisent d’ailleurs parfois l’expression d’ «islamo-braqueurs».
Ce qui est certain, c’est que les intrus étaient bien renseignés et organisés puisqu’ils sont demeurés longtemps sur le site – dont ils auraient visité 9 entrepôts. Se pose d’ailleurs la question de leur bonne connaissance du site, et donc de l’éventuelle présence parmi eux d’un ancien militaire.

Les sites militaires en France sont-ils suffisamment protégés?

Après l’attentat en Isère sur un site classé Seveso (ndlr: potentiellement dangereux et à la sécurité renforcée), une véritable prise de conscience sur la sécurité concrète des sites sensibles est impérative. De tels épisodes sont rendus possibles par un manque de moyens, un manque de préparation, et un déni certain face à la gravité de la situation.

Ceci peut-il être considéré comme un acte de guerre?

Il est trop tôt pour le dire. Il y a eu des précédents. L’ETA par exemple a régulièrement volé des armes et des explosifs. Ce qui est d’ores et déjà certain c’est que les auteurs sont des professionnels organisés et renseignés. Il serait prématuré de tirer des conclusions, mais il s’agit donc probablement de membres du crime organisé, ou de terroristes, et en tout cas d’individus ayant des capacités opérationnelles de type militaire.

Thibault de Montbrial est avocat au barreau de Paris, spécialiste des questions de terrorisme et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure. Son premier livre, Le sursaut ou le chaosvient de paraître aux éditions Plon.

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