Il n’y a pas à dire, depuis l’arrivée de Mme Vallaud-Belkacem à la tête du ministère de l’Éducation nationale, celui-ci fait feu de tout bois, enchaîne réforme innovante sur projet révolutionnaire. Le dernier en date : permettre aux candidats ayant échoué au baccalauréat de conserver pendant cinq ans les notes au-dessus de la moyenne et ne représenter que les matières où ils n’ont pas obtenu la moyenne. Il est vrai que sur les 12 % (en moyenne) d’élèves devant redoubler leur terminale, la moitié seulement réussit à décrocher le précieux papier l’année suivante. Ce qui laisse 6 % d’une classe d’âge qui doit soit tripler sans grande chance de réussite, soit traîner pendant toute la vie le poids d’un échec. Discrimination insupportable.
Jusqu’ici, seuls les candidats libres, souvent des salariés, pouvaient bénéficier d’un tel dispositif. Heureuse initiative qui étendra ce bénéfice à tous les candidats, évitant ainsi un redoublement stressant, le seul encore possible. Il est vrai que pour rater ce qui est devenu l’examen le plus facile de France, il faut soit avoir beaucoup de retard soit dormir pendant les cours. Mais est-ce une raison, parce que l’on n’a pas assimilé les connaissances de base par manque de travail ou insuffisance intellectuelle, ou que l’on est frappé de narcolepsie irrésistible dès qu’un professeur parle, pour être privé de ce qui est devenu un droit inaliénable du jeune Français ?
Il conviendrait, d’ailleurs, d’aller plus loin et de réfléchir à la véritable torture que représente pour nos enfants la scolarité qu’on leur impose pour accéder à un diplôme qu’au final tout le monde obtient. Bien entendu, il faut bien occuper les enfants jusqu’au moment où ils pourront s’inscrire à Pôle emploi. Il faudrait donc continuer à les envoyer à l’école. Mais en leur disant dès le CP qu’ils obtiendront leur baccalauréat dès lors qu’ils pourront justifier, le jour de leurs 18 ans, d’une assiduité suffisante (la moitié des cours, par exemple, me semble une proportion raisonnable). Terminé, les redoublements inefficaces, terminé, le stress des examens, terminé, les dépenses dispendieuses ! Voilà une réforme qui ferait entrer dans l’histoire de l’éducation notre ministre de l’Éducation nationale bien-aimée !
L’étape suivante serait, évidemment, de donner notre diplôme national à toute l’humanité. En permettant à tout jeune de 18 ans dans le monde d’être bachelier, la France accueillerait la jeunesse de tous les pays, assurant le remplissage de ses universités et diffusant la conception nihiliste de la culture socialiste française à l’univers entier. La République réaliserait alors complètement sa vocation universaliste !
Pierre Van Ommeslaeghe _ Boulevard Voltaire