Un samedi après-midi du mois de juin 2015, je me suis retrouvé par hasard dans les rayons d’une grande surface. Cette dernière portait le nom prémonitoire de « Carrefour ». Si elle s’était appelée « Au carrefour des cultures » – comme on dit « A la croisée des chemins » – c’eût été parfait.
Il y avait énormément de monde, et ce monde m’étonnait comme m’étonnerait un énorme boulon dans un sac de bonbons. J’ai cru que j’avais franchi la Méditerranée, et je me disais que l’immigration avait au moins le mérite de me dispenser d’aller loin pour vivre les charmes du dépaysement. Les chéchias, les djellabas, les babouches et les longues barbes concurrençaient les voiles, et la langue arabe offrait un parfum d’autres rives.
Nombreuses étaient les pancartes signalant que nous étions en plein ramadan, et certaines allées étaient si arabisées qu’il était impossible de se croire en France.
De temps en temps, une occidentale apparaissait avec son caddie et son portable, et l’on ne voyait plus qu’elle. Mais d’où pouvait-elle sortir ? Pourquoi était-elle seule, sans enfant, tête et bras nus, en décolleté, en jupe et en talons ? Pourquoi n’était-elle pas conforme à la culture des femmes qui l’entouraient, dont le corps était nié par le linceul des quasi-burqas, et dont les enfants grouillaient autour d’elles, tandis qu’un peu plus loin, des « jeunes » se singularisaient par la casquette de travers et le vacarme sans complexe de leurs jeux ?
Comment le directeur d’une grande surface peut-il laisser des adolescents chahuter ainsi, comme s’ils étaient à la plage ? Qu’a-t-on appris à ces mêmes adolescents pour qu’ils ne daignent pas laisser le passage à la dame qui pousse péniblement son chariot rempli de vivres ? Qu’a-t-on enseigné à cette musulmane qui tentait de passer en fraude divers produits, et qui poussait des cris d’orfraie après s’être fait prendre à la caisse ? Que devaient penser les clients suivants, qui attendaient sans mot dire que le différend soit réglé ?
Que pensent les Français qui voient ce que j’ai vu et qui ne disent rien ? Pensent -ils que la France a changé, que ce n’est pas un mal, qu’il faut bien que « la roue tourne », puisque après tout, islam ou république, c’est « bonnet blanc et blanc bonnet » ? Pensent-ils, au contraire, que « ça ne peut plus durer », qu’il va falloir que « ça change », que la France doit redevenir la France, et que les élections sont là « pour ça » ?
Maurice Vidal – Riposte Laïque