On apprenait le 2 juillet que le Maroc a envoyé 160 imams pour conforter la prière islamique en France durant le mois de ramadan. La Belgique, de son côté, accueillera pendant cette même période, si importante pour la prédication musulmane, 61 imams marocains. Ceci ne concerne dans l’Hexagone que le réseau des 500 lieux de prière, centres religieux et communautaires d’obédience chérifienne affiliés à l’Union des mosquées de France, présidée par Mohammed Moussaoui.
Le réseau concurrent, rattaché à la Grande Mosquée de Paris, dépend, comme chacun sait, de l’Etat algérien. Comme les années précédentes, il recevra « seulement » une centaine de prédicateurs. Le parent pauvre en somme. Turcs et Saoudiens enverront aussi les leurs.
Mais le roi du Maroc ne veille pas seulement à la quantité de ses missionnaires au service d’une islamisation, hier encore rampante, aujourd’hui de plus en plus affichée sinon galopante, de l’ancienne métropole et protectrice. Il publiait en effet le 3 juillet une Ordonnance N° 1-14-104 (« dahir » en vertu de son pouvoir constitutionnel de Commandeur des Croyants). Ce texte réglementera plus strictement encore la dépendance des imams rattachés à l’Etat marocain. Ils devront ainsi se conformer intégralement à l’interprétation malikite du Coran, laquelle remonte au VIIIe siècle après Jésus-Christ.
Ils seront tenus par exemple « d’observer un code vestimentaire [qualifié de] purement marocain ». Ce dernier point interpellera sans doute tous ceux qui refusent de voir le caractère agressif, pour ne pas dire conquérant, des intrusions vestimentaires apparues en France depuis quelques années.
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