Le docteur Bickleigh n’est pas heureux en ménage. Mrs Bickleigh est laide, acariâtre et humilie volontiers son mari en public. Le pauvre docteur semble s’en accommoder, d’autant qu’il se console régulièrement avec des jeunes filles de la bonne société anglaise.

Mais l’irruption de Madeleine va bouleverser ce fragile équilibre. Cette jeune fille fantasque et riche s’installe seule dans la plus jolie propriété de la région. Cette solitude fait parler et inquiète le pasteur. Le docteur rend volontiers visite à la jeune femme et en tombe éperdument amoureux. Ce sentiment semblant réciproque il paraît inévitable de divorcer mais un double obstacle se présente : Mrs Bickleigh refuse absolument cette éventualité et Madeleine ne souhaite de toutes façons pas se marier avec un homme divorcé.

Le bon docteur se dit alors que la seule solution raisonnable consiste à tuer sa femme. Il va entreprendre cette mission avec passion et méticulosité. Sûr de son intelligence et de la perfection de son plan, il prépare, selon sa propre expression, « un chef-d’œuvre ».

Francis Iles était un contemporain d’Agatha Christie et de John Dickson Carr à qui il reprochait de trop négliger la psychologie dans leurs intrigues. Dans Préméditation, il a décidé d’inverser la logique du roman policier : le lecteur sait qui est l’assassin et le suit dans la progression matérielle et psychologique de son projet. Cela donne une intrigue fine, alerte et parfaitement racontée.

Roger Nimier, qui a préfacé la première édition en Livre de Poche, tenait ce roman en très haute estime, considérant qu’il avait renouvelé le genre avec beaucoup de talent.

Un bon moment de détente.