https://www.youtube.com/watch?v=hBGSV763pFw
Cela se confirme : pyramide FM, œil de Sauron : L’Antichrist du Maître de la Terre de Benson : cela vous dit quelque chose ? ;-)
« M. Felsenburgh constitue le premier produit vraiment parfait de cette nouvelle humanité cosmopolite, dont la création a été l’objet inconscient et continu de tous les efforts du monde, à travers l’histoire. Dans neuf cités de l’Orient – Damas, Irkoutsk, Constantinople, Calcutta, Bénarès, Nankin, et trois autres [Alger ?] – une foule mahométane l’a acclamé comme le dernier messie. Enfin, en Amérique, d’où a surgi cette figure extraordinaire [par banque interposée ?], personne n’a rien à dire de lui que du bien. Il ne s’est rendu coupable d’aucun de ces actes de presse jaune, de corruption, d’improbité commerciale ou politique, qui ont souillé le passé de tous les hommes d’Etat d’autrefois. M. Felsenburgh n’a même jamais formé un parti. C’est lui en personne, et non pas son groupe, qui a tout conquis. […]
De son discours, nous ne dirons que peu de chose. Autant qu’il nous a semblé, pas un seul reporter n’a eu le courage de baisser les yeux sur son papier, pour prendre des notes. Le discours, prononcé en espéranto, était d’ailleurs très bref et très simple. Il ne consistait qu’en une annonce rapide du grand fait de la Fraternité universelle, désormais établie ; en des félicitations à tous ceux qui auraient le bonheur de pouvoir assister au déroulement futur des destinées de l’univers, après cet accomplissement définitif du grand effort des siècles ; et par manière de péroraison, en une exhortation à la louange de cet esprit du monde qui, maintenant, vient de réaliser son incarnation.
Tel a été le contenu de ce discours de quelques minutes ; mais comment essayer de traduire l’impression que nous a fait éprouver la personnalité de l’orateur ? M. Felsenburgh, autant que l’on peut en juger par son apparence extérieure, est un homme d’environ 30 ou 35 ans. Il a le visage rasé, la taille très droite, […].
Il n’a pas obtenu d’autre réponse qu’un soupir, qui a jailli de tous les cœurs, comme si le monde entier venait de respirer librement pour la première fois. […] C’est d’une façon pareille que, sans doute, des milliers d’yeux et d’âmes étaient tournés vers le personnage connu sous le nom de Jésus de Nazareth. »
(Mgr R. H. Benson, Le Maître de la Terre, pp. 105-107, compte-rendu d’un député britannique agnostique du roman sur l’apparition de ce personnage à Londres, les crochets sont de moi).
À la fin du XXème siècle, les progrès du matérialisme et de la Franc-Maçonnerie ont réduit la religion chrétienne à une infime minorité en Europe, malgré sa survie en Irlande et dans la ville pontificale de Rome. Mais alors que l’on attendait l’ère de la Paix Universelle, l’Asie menace de déferler sur l’Europe. Au moment où la guerre semble inévitable, Julien Felsenburgh, un jeune américain inconnu, convainc soudainement l’Asie de faire la paix, gagnant ainsi une immense popularité mondiale. S’en suit l’instauration de la Paix Universelle et de la religion de l’Humanité, excluant comme criminelle toute spiritualité transcendante, et l’Église y subit sa dernière persécution.
Publié pour la première fois en 1906, ce roman sur « la crise des derniers temps » n’a jamais cessé d’être lu et c’est un véritable best-seller dans le monde anglo-saxon. Mieux, c’est un livre prophétique qui avait prévu l’affrontement inévitable entre la bien-pensance et le catholicisme, fidèle à ses dogmes, ses rites et sa tradition. Dans une note, l’éditeur avertissait au début du siècle dernier que ce livre :
« une parabole, illustrant la crise religieuse qui, suivant toute vraisemblance, se produira dans un siècle, ou même plus tôt encore, si les lignes de nos controverses d’aujourd’hui se trouvent prolongées indéfiniment ; car celles-ci ne peuvent manquer d’aboutir à la formation de deux camps opposés, le camp du catholicisme et le camp de l’Humanitarisme, et l’opposition de ces deux camps, à son tour, ne peut manquer de prendre la forme d’une lutte égale, avec menace d’effusion de sang pour le parti vaincu ».
Ce roman, qui raconte la fin des temps et qui a été écrit, rappelons-le en 1905, apparaîtra à la fois comme de son époque par quelques images employées et terriblement actuel par les avancées qu’il prévoit. Mais c’est aussi un vrai roman, et même un roman d’aventure, comme le soulignait Benson, et d’anticipation.
Benson était le fils de l’archevêque de Cantorbery, devenu à son tour pasteur anglican avant de se convertir et de devenir catholique en 1903. Cet itinéraire de foi, Mgr Benson l’a raconté dans un très beau récit spirituel, édité aujourd’hui aux éditions de L’Homme Nouveau sous le titre Les Confessions d’un converti (le même éditeur propose un ouvrage spirituel de Benson : L’Amitié de Jésus-Christ).