La mémoire dans la peau ! Si l’on a l’habitude de dire que les morts emportent leurs secrets dans la tombe, les progrès de la science pourraient, dans un avenir proche, changer la donne et permettre de transférer la mémoire d’une personne dans le corps – le cerveau – d’une autre.
Tel est le pitch, comme on dit, de ce thriller signé Ariel Vromen dans lequel un homme, Jerico (Kevin Costner), criminel psychopathe au QI de plancton plus dangereux qu’un ours en peluche et à la tronche d’un Ribery coiffé comme un pissenlit, incapable de ressentir la moindre émotion et de faire la différence entre le Bien et le Mal, se retrouve à la suite d’une opération chirurgicale – sur ordre d’un chef de la CIA (Gary Oldman) et sur les bons soins d’un neurochirurgien (Tommy Lee Jones) – avec dans la tête les souvenirs d’un agent de la CIA tué au beau milieu d’une mission top secrète.
But de cette opération volte-face : retrouver la trace du « Hollandais » (Michael Pitt), un hacker qui a découvert le moyen de prendre le contrôle de l’arsenal nucléaire de l’armée américaine. Un système très convoité par un malfrat toqué du bocal qui aspire à changer le monde en faisant tout péter.
Inutile de vous dire qu’il va y avoir du chambard. D’autant plus que Jerico, pas du genre émotif à jouer de la trompette et plus mal embouché qu’un docker cégétiste, est plutôt du style « si on lui fait du mal, sa réponse est pire ». Si on lui fait du mal, mais aussi si on s’en prend à l’épouse et à la fillette de l’agent tué dont les souvenirs, à la suite de l’échange standard, modifient petit à petit le comportement et la personnalité de Jerico…
Souvenirs mortels ! Pas le temps de souffler avec ce thriller plus rapide qu’un lâcher de taureaux dans les rues de Pampelune et plus garni qu’une choucroute du même nom en scènes d’action crachant plus d’étincelles qu’un brasero. Du vrai cinoche bien ficelé et un retour gagnant, et en force, pour un Kevin Costner qui était quelque peu sorti des mémoires.
Pierre Malpouge – Présent