Une cassette pouvant contenir 65 millions de chansons (à écouter en 1 35 400 jours)!!!

Mi-avril, la vidéo qui nous a tous mis un coup de vieux s’appelait Rassurez-vous : ils comprendront peut-être enfin ce que vous avez vécu. Lors de l’International Magnetics Conference qui a eu lieu le 4 mai, Sony a dévoilé une cassette d’une capacité de stockage égale à 185 teraoctets. Dans un communiqué, la marque japonaise précise que ce chiffre un peu abstrait représente environ 65 millions de chansons, qui nécessiteraient 135 400 jours (soit 22 174 ans) à écouter si l’on estime qu’une chanson dure trois minutes. Pas mal, non ?

Usage industriel

La firme qui a inventé le Walkman utiliserait la technique dite du dépôt par pulvérisation, déposant des couches de cristaux magnétiques minuscules (de la taille du nanomètre) sur la bande. De quoi assembler un très grand nombre de particules dans un espace très réduit et ouvrir la voie à une immense capacité de stockage de données.

D’ailleurs, même si la cassette en question n’a pas encore de date de sortie, il est peu probable que vous vous en serviez demain : son usage sera plutôt réservé à la “sauvegarde de données de taille industrielle”. Sur son site, Sony dévoile graphiques et visuels qui permettent de mieux comprendre comment marche sa cassette du futur.

Le TPS-L2, soit le tout premier modèle de Walkman développé par Sony, commercialisé pour la première fois le 1er juillet 1979 au Japon.

Le retour de la cassette, ce fantasme ?

Ceci dit, depuis le début des années 2000, quelques articles égrenés ici et  (ou même ici) sur Internet augurent avec sérieux du retour de la cassette comme support audio. En fait, de nombreux labels et groupes auto-produits n’ont jamais arrêté de porter le fruit de leurs enregistrements sur ce format. Dans le black metal, par exemple, il est tout aussi commun de trouver des sorties récentes en cassette qu’en vinyle… alors que les comportements d’écoute se porteraient plutôt vers les galettes 33 tours.

Alan Williams, directeur de Tapeline LTD, un des principaux fournisseurs de cassettes en Europe, confirmait en septembre 2013 à Rue89 que “depuis six ans, le marché est en constante augmentation” même si “les ventes de K7 sont nettement plus faibles que pour le vinyle”.

Rue89 donne également une liste de labels, non exhaustive évidemment, qui distribuent une partie de leur production en cassettes : “Krokodilo Tapes, Transgressive Records, Tesla Tapes, Fallow Music, Doctor Gone Records, Mirror Universe Tapes, Bruise Tongue Records…”. Mais si les labels sont légion, ils représentent bien peu de choses en terme de ventes globales et s’adressent en général à un marché de niche.

Une bien maigre alternative face au reste du marché de la musique enregistrée, qui lui, tend vers la dématérialisation(streaming, achat sur plateformes comme iTunes… etc.). De là à parler de retour de la cassette… on en est bien loin.

Une durée de vie de champion

Les bandes-magnétiques ont été l’un des fondements des industries musicales et cinématographiques entre les années 50 et la fin des années 80. Aujourd’hui, avec la démocratisation de la numérisation, il est surprenant pour chacun d’apprendre que les bandes-magnétiques, en raison de leur solide durée de vie (40 à 60 ans, alors qu’un DVD dure quatre ans maximum en parfait état), sont utilisées en masse aujourd’hui pour sauvegarder de nombreuses données ainsi que des serveurs.

Selon un rapport du Tape Storage Council dégoté par Le Monde“les impératifs de réduction de coûts sur les services informatiques des entreprises, combinés à l’extension des besoins et au développement du cloud et du big data tirent l’industrie de la bande magnétique”. Aussi, le marché du stockage sur ce format a accompli une croissance de 30 % en 2012, en attente de chiffres pour 2013 toujours meilleurs : le groupe industriel espère une hausse des ventes de 26 %.

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