L’affaire Laurent Baca (Vidéo)

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Le parquet na pas accepté la peine de 3 ans de prison décidée par les assises de la Haute-Garonne à lencontre d’Edith Scaravatti, accusée davoir tué son mari et de l’avoir caché sous un linceul de béton. Le parquet a fait appel.

Le parquet général de Toulouse vient de confirmer quil avait frappé dappel la décision rendue vendredi par la cour dassises de la Haute-Garonne. Edith Scaravetti, 31 ans avait été condamné à 3 ans de prison pour un homicide involontaire , un accident, après avoir donné la mort au père de ses enfants, Laurent Baca, en août 2014 à Toulouse.«Pardonnez-moi l’expression, mais ça sentait la mort», dit à la barre un policier de la sûreté départementale. Une odeur que, de par leur métier, ils ne connaissent que trop bien. Ils inspectent le garage, la cuisine, le jardin et même le terrain vague à proximité. Rien. Et puis il y a ce puits, qui pourrait être une cachette idéale. Les sapeurs-pompiers le sondent, en vain. Sur le canapé, Edith Scaravetti plie le linge d’un air absent. La SRPJ veut passer le salon au «Bluestar», un révélateur de traces de sang. Pour cela, la pièce doit être plongée dans le noir complet. Tout le monde, à l’exception de la police technique et scientifique, doit quitter le rez-de-chaussée. Edith monte dans la chambre, s’asseoit sur son lit. Elle parle d’une arme posée en haut de l’armoire, emballée dans une serviette éponge. Une carabine 22 Long Rifle qui appartenait à son grand-père. Puis elle s’effondre, la tête dans les mains:

Pour ce qu’il considérait être un meurtre, l’avocat général David Senat avait requis jeudi 20 années de réclusion criminelle. La décision de la cour rendue par un jury très féminin (cinq femmes un homme) a soulevé une profonde indignation chez la famille de Laurent Baca et de nombreuses interrogations chez les observateurs et les personnes qui ont assisté aux débats.

La famille de la victime estime quil a délibérément donné ces coups de couteaux pour tout simplement se venger.  Mais la version de la défense est bien plus nuancée. Daprès elle, laccusé a retrouvé lacheteur pour sexpliquer. Les deux jeunes hommes en seraient venus aux mains. Cest dans la confusion que les coups de couteau seraient partis. Mais daprès lavocat de la défense, son client na jamais voulu donner la mort.
Dans les motivations de son arrêt, rédigées par les magistrats professionnels, la cour dassises considère notamment que les violences, physiques et psychologiques, exercées sur Edith Scaravetti ne sont pas contestables ; que Laurent Baca souffrait dune sérieuse dépendance à lalcool, quil devenait facilement violent quand il était ivre et quil consommait régulièrement des drogues cannabis et cocaïne ; que la scène de violence décrite par Edith Scaravetti dans la nuit du 5 au 6 août 2014 est plausible ; que le fait quelle ait dissimulé le corps et menti pendant les trois mois qui ont suivi na pas dincidence sur le déroulement des faits.

Lors de laudience, qui a duré toute la semaine, l’épouse a raconté la dernière nuit du couple. Lors dune énième dispute conjugale, son mari laurait mise au défi de tirer, alors quil avait posé le canon dune carabine sur sa propre tempe.  En effleurant la crosse, le coup serait parti.
Edith Scaravetti, qui a quitté la maison darrêt de Seysses tard vendredi dans la nuit devrait être rejugée, devant la cour dassises du Tarn ou du Tarn-et-Garonne dici environ un an

Cet appel ne remet pas en cause sa remise en liberté. En revanche son avocat Me Georges Catala qui la défendue en compagnie de Me Laurent Boguet estime que cet appel “a dû être décidé sous le coup de la colère”.

Au procès, lavocat général avait requis 20 ans de réclusion criminelle contre la prévenue mais les jurés ont considéré la réalité des violences antérieures dont elle a été victime de la part de son mari et le fait que cette femme ignorait que le fusil était chargé au moment du drame. En effet, son conjoint quelle connaissait depuis dix ans -elle était encore mineure à lépoque- lui avait fait subir des violences physiques, psychiques et sexuelles répétées sur fond dune importante consommation dalcool.
“Ce verdict avait le mérite dapaiser les tourments des enfants. Dans la mesure où la cour dassises avait estimé que Maman navait pas tué Papa, on pouvait espérer que les trois enfants allaient repartir, et grandir, du bon pied. Là avec cet appel déshumanisé ils repartent pour un ou deux ans de tourments”, a déclaré Me Georges Catala.

Par ailleurs, les jurés ont également pris en compte le fait quEdith Scaravetti ignorait que le fusil avait lequel elle a tiré sur Laurent Baca était chargé au moment du drame. Un drame que la jeune femme a caché pendant près de trois mois. Elle avait caché le cadavre de son compagnon sous une tonnelle, puis au fond du jardin de leur maison à Toulouse, puis dans les combles. Elle avait alors dissimulé le corps dans un sarcophage en béton. Après plusieurs mois denquête suite au signalement de la disparition de Laurent Baca, Edith Scaravetti est passée aux aveux. Elle était placée en détention provisoire depuis novembre 2014.
Deux ans et demi dinstruction nont pas été de trop pour remonter les fils dune histoire qui a commencé de manière très banale, au cœur de lété 2014. Laurent Baca, alors âgé de 37 ans a disparu le matin du 6 août. Sans voiture ni téléphone portable et sans donner une seule nouvelle, ce qui ne ressemblait pas à cet homme très famille et plutôt casanier. De quoi affoler parents, sœur et frère qui très vite, minés par linquiétude, ont logiquement réclamé des explications à Édith Scaravetti. Les versions sur ce départ surprise ont changé aux fils des jours mais Édith rassurait les uns et les autres, affirmant : Il va revenir…

C’est un soulagement pour Edith Scaravetti et sa famille. Mais c’est une douleur supplémentaire pour la famille de son ex-compagnon Laurent Baca, qu’elle était accusée d’avoir tué d’un coup de fusil avant de dissimuler, pendant trois mois, son corps sous une dalle de béton. Les faits s’étaient déroulés en août 2014 au domicile du couple, dans le quartier de Saint-Simon à Toulouse.

Quand les policiers et les pompiers ont découvert Laurent Baca mort, caché sous un linceul de béton le 22 novembre 2014, dans un caveau aménagé dans le grenier de la maison familiale du quartier Saint-Simon, à Toulouse, il était évident que sa mort remontait au mois d’août. Confrontée à une perquisition, Édith Scaravetti venait de fondre en larmes face à une enquêtrice de la sûreté départementale. Des larmes aussitôt accompagnées d’aveux complets.

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