La LICRA gendarme du monde ?

— Riposte Laïque a donc été condamné à verser 8 000 euros pour incitation à la haine et à la violence raciales pour un article de critique des mœurs islamistes les plus barbares, écrit par un Tunisien ?

— Ce qui est grave c’est ce qu’implique un tel procès. C’est une justice sans frontière qui se met en place. La XVIIe Chambre correctionnelle française se permet d’internationaliser ses lois antiracistes. Ce fut toute la plaidoirie de la Licra et du parquet : à partir du moment où un texte est accessible sur internet en France, le texte tombe sous le coup des lois françaises. Riposte Laïque est pourtant sous la responsabilité d’une association suisse. La justice française, par le TGI de Versailles en mars 2013, a reconnu lors d’un procès intenté par un machiniste musulman, que les Suisses étaient les responsables juridiques du site, et non pas les Français. La Suisse n’est pas une république bananière, la Suisse a ses lois et il n’y a jamais eu de plainte contre nous, en Suisse. Malgré cela, la justice française s’arroge le droit de traîner devant les tribunaux le directeur d’une publication suisse domiciliée en Suisse et de le condamner en fonction du droit français. Les Suisses sont très attachés à leur souveraineté. Elle est ici remise en cause. Et puis à ce moment-là, doit-on considérer que seule la France a le droit de juger les citoyens d’un autre pays ? Pourquoi notre directeur suisse ne serait-il pas jugé demain par l’Arabie Saoudite ? Pourquoi l’Arabie Saoudite, en fonction de ses lois, ne le condamnerait-elle pas à des coups de fouets, à lui couper la main ou à lui trancher la tête ? Pourquoi pas ? Si la France applique ses lois à des résidents suisses ? La chose peut d’ailleurs être inversée. On peut penser que si la France s’autorise à juger les citoyens étrangers, les citoyens français peuvent être eux aussi jugés par des juridictions d’autres pays. Dans des pays où le blasphème est encore un délit par exemple. C’est une espèce de boîte de Pandore extrêmement inquiétante qui vient de s’ouvrir.

— Quel est le motif de la condamnation ?

— Notre directeur suisse se retrouve poursuivi par la justice française pour avoir autorisé en tant que démocrate la publication du texte d’un Tunisien. Ce texte est un texte violent contre les pratiques les plus radicales de l’islam. Nous avons été condamnés en vertu du fameux article 24-8 : incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination en raison de l’appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion. Ce qu’il faut savoir c’est qu’aucune association musulmane n’avait déposé plainte. C’est la Licra qui a fait un signalement. Moi, un signalement, ça me rappelle les heures les plus sombres de notre histoire. La Licra a fait un signalement au Parquet. Le Parquet a déposé plainte et instruit la plainte contre Riposte Laïque et contre notre directeur. Et à partir de là, la Licra s’est portée partie civile. Ce qui signifie que le Parquet exonère la Licra de toutes les contraintes y compris financières, lui évite de débourser les frais de procédure, de déposer une caution etc. Pour la Licra c’est gagnant-gagnant. On dénonce, on laisse l’Etat instruire la plainte et on passe à la caisse. La Licra a fait une excellente journée hier avec notre condamnation et celle de Jean-Marie Le Pen : 40 000 euros d’amende pour ses déclarations chez Bourdin. C’est un marché très lucratif.

— Comment comptez-vous vous défendre ?

— C’est un verdict très grave pour nous. Après la condamnation de Caroline Alamachère il y a 15 jours à 9 500 euros, nous sommes condamnés à 20 000 euros en deux procès, quand on ajoute les frais d’avocat. Cela confirme la volonté de ce régime et de ses magistrats de nous tuer financièrement, surtout quand on sait toutes les plaintes qui arrivent contre nous : les plaintes d’Anne Hidalgo, de Bernard Cazeneuve, de Pierre Bergé. Ils ont la volonté d’asphyxier notre site. Nous le prenons comme un hommage certes, mais c’est un hommage coûteux. Bien évidemment nous faisons appel. Notre avocat, Me Stéphane Haddad, a déposé immédiatement un appel. Sur un tel dossier, nous irons jusqu’au bout. Si la Cour d’appel maintenait ce premier jugement que nous estimons inique, nous irions en cassation, puis devant les tribunaux européens s’il le faut parce que les enjeux dépassent les simples intérêts de Riposte Laïque. Nous sommes dans une sorte d’impérialisme judiciaire où un peu comme dans l’esprit du tribunal international de La Haye, on assiste à une mondialisation de la bien-pensance. Il y a une volonté de mondialiser la punition des mal-pensants quelle que soit leur nationalité.

Propos recueillis par Caroline Parmentier pour Présent

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