LRM soutient du lobby Linky! Surpris? (Vidéo)

Vingt-six députés de La République en marche ont signé, la semaine dernière, une tribune dans Le Mondepour prendre la défense de ces fameux compteurs Linky, alors que, partout en France, ont lieu des réunions publiques sur ce sujet, que des élus locaux se mobilisent contre leur installation. Bon, cette tribune n’est pas signée par des ténors du mouvement présidentiel – y en a-t-il, du reste ? -, si on excepte la grande gueule de service, qu’on entendait moins ces derniers temps – je veux parler de Mme Claire O’Petit, député de l’Eure. On y trouve aussi Adrien Morenas, député de Vaucluse, remplaçant à l’Assemblée de Mme Poirson, secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot : la caution écologique de la tribune, dirons-nous.

Pourquoi cette tribune ? Les vingt-six nous le disent en introduction. « Les compteurs Linky, dont le déploiement par Enedis est en cours sur tout le territoire, n’en finissent plus de susciter des débats : sur leurs coûts, sur leurs effets présumés sur la santé, sur les enjeux liés aux données personnelles, sur les dysfonctionnements supposés répétés. » « Présumés », « supposés » : d’emblée, la couleur est annoncée ! Et de poursuivre : « Il est urgent et nécessaire de faire preuve de pédagogie sur ce sujet… » Je ne sais pas, vous, mais cette manie qu’ont les politiques de vouloir « faire de la pédagogie » avec les Français est assez détestable. Comme si nous étions de grands enfants. Les Français ne veulent pas d’immigration massive ? Faisons de la pédagogie ! Les Français sont euro-sceptiques : de la pédagogie encore ! Et, s’il le faut, pour le coup, on rétablira les châtiments corporels.

Mais revenons à nos compteurs. L’argument massue, vendeur par excellence – surtout quand on n’a pas de problèmes de fins de mois -, le mot-valise ou magique qui permet de tout faire avaler : la transition énergétique, « car », nous dit la plaquette publicitaire déguisée en tribune politique, « les compteurs Linky sont un outil majeur au service de la transition énergétique ». Jusqu’à « 23 % »– pas 20, ni 25, non, 23 – « d’économies d’énergie, selon une étude du CNRS (What do people “learn by looking” at direct feedback on their energy comsumption? Result of a field study in Southern France) » de 2017, qu’on vous dit que les « gens » pourront faire. Sur combien d’usagers cette étude a été faite ? Quelle est sa fiabilité ? Et dans le nord ou l’est de la France, on a fait la même étude ?Les vingt-six promoteurs du compteur Linky poursuivent en notant que « deux points de friction perdurent cependant : l’enjeu sanitaire et la sauvegarde de la vie privée. Il convient sur ces deux points de communiquer davantage. »

Après la pédagogie, la communication : tout le macronisme est là. Les Français sont de grands enfants, communiquons bien, ça passera comme une lettre à la poste. De l’information nous suffirait. Sur ces points de la dangerosité et de la sauvegarde de la vie privée, il est vrai que les agences ad hoc ont pris des positions qui devraient rassurer les usagers. Notons, cependant, que le fameux principe de précaution semble être à géométrie variable. Quand on voit, par exemple, comment on s’est empressé d’interdire en France – et ce, au-delà des exigences européennes – le diméthoate, seul insecticide efficace pour lutter contre la mouche asiatique, quitte à mettre en jeu la survie des producteurs de cerises…

Mais là où la tribune des vingt-six « marcheurs » frôle la malhonnêteté intellectuelle, c’est lorsqu’elle évite soigneusement la question financière. Rien, évidemment, sur ce passage du rapport de la Cour des comptes du 7 février dernier dans lequel est évoqué un dispositif « avantageux pour Enedis » mais « coûteux pour le consommateur ». Ghislaine Bourland l’a, d’ailleurs, fort bien expliqué sur Boulevard Voltaire le 12 février. En clair, les usagers paieront plus cher leur électricité pour financer l’installation de ces compteurs. Mais, comme dirait Mme O’Petit, signataire de la tribune, les Français ne vont tout de même pas pleurer pour quelques euros !

Georges Michel – Boulevard Voltaire

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