600.000 euros en 10 ans… Et si on parlait du curieux emploi de la maire Hidalgo?

A une époque où on parle beaucoup d’emplois fictifs, il nous a paru intéressant de contacter Serge Federbusch, l’homme qui connaît sans doute le mieux les pratiques de la mairie de Paris, sous Delanoé, puis Hidalgo. Il nous en dit des choses intéressantes…

Riposte Laïque : Vous êtes président du Parti des Libertés, ancien socialiste devenu aujourd’hui, à travers votre site Delanopolis, un opposant déterminé de la Mairie de Paris, qu’elle soit dirigée par Delanoë ou par Hidalgo. Quel a été le déclic, qui vous a fait quitter les socialistes parisiens ?

Serge Federbusch : D’abord des considérations de politique nationale au moment des présidentielles de 2007. Voir le PS devenir le parti de la bourgeoisie d’Etat, un ramassis de clientélistes de bas étage et d’hypocrites dont l’unique ambition est de vivre confortablement en parasite dans l’énorme bureaucratie qu’ils sécrètent et confortent, cela devenait difficile à supporter.

D’autant qu’après avoir longtemps vécu à l’étranger j’ai vu à quel point une cure de libéralisme dans le soi-disant état providence qui n’est qu’un état mammouth est désormais nécessaire en France.

A cela s’est ajouté le triste spectacle de l’avilissement du socialisme parisien dans la com’ et les compromissions douteuses avec de grands groupes privés (Decaux, Unibail, LVMH…) sous Delanoë. Cette dérive a entraîné des choix catastrophique pour Paris, notamment dans le dossier des Halles que j’ai suivi de près.

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Riposte Laïque : Vous qualifiez souvent la Ville de Paris de première agence de communication de France, en citant des chiffres étonnants. Pensez-vous, puisque le débat est d’actualité, qu’il puisse y avoir des emplois fictifs dans tout ce lot, et en élargissant à la Mairie de Paris ?

Serge Federbusch : Des pratiques parfois douteuses de l’ère Chirac-Tibéri, on est passé au clientélisme au stade industriel avec les socialistes, communistes et Verts.

Une kyrielle d’associations reçoit des centaines de millions d’euros de subventions annuelles, des dizaines de milliers de logements sont attribués à des populations sociologiquement ciblées pour voter pour le PS, notamment celles d’origine immigrée, de nombreux journalistes sont aussi logés par la ville et ses satellites ce qui assure une belle quiétude à la mairie dans les médias : elle ne risque pas les reportages dérangeants ! Tout cela forme ce que j’ai appelé la Voix de son maire, un système fondé sur la com’, le clientélisme et le communautarisme. C’est la gauche « Coclico ».

Riposte Laïque : Dans un article publié sur le site Atlantico, vous évoquez, dans ce registre, le cas d’Anne Hidalgo, quand elle était payée comme inspectrice du Travail. Vous pouvez nous en dire davantage ?

Serge Federbusch : Je vous renvoie pour les détails à cet article mais, en gros, Hidalgo a été payée pendant des années à la fois comme inspectrice du travail à temps plein, première adjointe en charge de l’urbanisme à la mairie et conseillère régionale. Les deux premières fonctions ne sont pas déjà compatibles avec un agenda normal, alors avec la troisième ! En plus, elle était secrétaire nationale du PS chargée de la culture. Quand on cherche des traces de son travail à l’inspection, on n’en trouve pas. J’ai publiquement posé la question depuis trois ans : aucune réponse ! Il faut voir que son job ectoplasmique à l’inspection du travail a coûté à l’Etat plus de 600 000 euros sur dix ans et qu’il lui a au surplus permis de prendre une retraite à 52 ans ! C’est un scandale pire que celui de Pénélope Fillon mais chut ! Pas un mot dans la presse. Etonnant,

Ce qui est reproché à Fillon doit malheureusement avoir une certaine consistance. Il s’est fait prendre, ce qui est dommage pour lui et encore plus pour la droite. L’affaire des photos mises en ligne par Le Pen me semble en revanche relever du pinaillage et du coup monté : elle l’a fait pour répondre à une attaque l’assimilant à Daech. C’est de l’hypocrisie pure et simple cette procédure… En revanche, sur les questions de financement du FN, les choses sont sans doute moins claires, mais tous les partis sans exception magouillent, notamment à Bruxelles, vache à lait bien commode.

Riposte Laïque : La candidature Macron, et sa possible victoire, vous dérange-t-elle ?

Serge Federbusch : Macron, c’est un joker de l’oligarchie, un télévangéliste-banquier, un clone de Hollande. S’il l’emporte il faut espérer qu’il entraînera le vieux système vermoulu dont il est l’habit neuf dans la débâcle. Un mal pour un bien ?

Propos recueillis par Pierre Cassen pour Riposte laïque

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