Comme l’a révélé Le Point lundi, François Fillon a souhaité prolonger son opération-vérité en publiant une lettre à tous les Français. Relayée par le site du candidat, par sa page Facebook et par plusieurs quotidiens régionaux, elle veut mettre un terme définitif à la polémique née il y a tout juste deux semaines par la révélation par le Canard enchaîné des contrats de travail de Penelope Fillon et de deux enfants du couple au service de l’ancien Premier ministre ou de Marc Joulaud, député de la Sarthe pendant 5 ans.
“Au terme d’une campagne médiatique et politique d’une violence inouïe, j’ai choisi de m’adresser directement à vous pour vous dire ma vérité. C’est vrai, pendant quelques jours, la fureur des forces qui se sont déchaînées contre moi m’a laissé abasourdi. Pourtant, j’ai décidé de ne rien céder aux intimidations et aux pressions. J’ai choisi de me tenir debout face aux Français, face à leur jugement.
Je le sais, les accusations qui ont été portées contre moi vous ont profondément troublés. Ce trouble, je le comprends parfaitement. J’ai donc souhaité clarifier les choses lundi dernier car je n’ai rien à vous cacher : ni le travail de mon épouse dont j’ai détaillé les tâches qu’elle a effectué pendant quinze années à mes côtés ; ni sa rémunération qui ne correspond pas aux montants spectaculaires qui ont été jetés sur la place publique ; ni le rôle à mes côtés de nos deux enfants qui m’ont pendant plusieurs mois épaulé ; ni les activités de conseil que j’ai été amené à réaliser et qui n’ont évidemment jamais concerné un quelconque gouvernement étranger ! Tout est légal. Les sommes perçues ont été strictement déclarées aux impôts, les revenus en découlant strictement imposés. J’ai souhaité que tout soit mis sur la table, que tout soit vérifiable et consultable. Evidemment, j’attends désormais la même attitude de la part de mes concurrents. Que ceux qui donnent des leçons de démocratie se plient au même exercice de transparence !
En trente-deux ans de vie politique, je n’ai jamais été mis en cause dans une affaire. J’ai toujours agi dans la stricte légalité et dans la plus parfaite honnêteté. Mais j’ai commis une erreur : en travaillant avec mes proches, j’ai privilégié une collaboration de confiance qui aujourd’hui, suscite la défiance. Le temps, l’époque, a changé. J’ai décidé de mon propre chef d’interrompre cette collaboration en 2013. J’aurai sans doute dû le faire avant. Je vous dois donc des excuses.
Désormais, c’est à vous de décider et à vous seuls. Faites-le en conscience et faites-le avec exigence. Exigez ce droit que personne ne saurait vous confisquer : le droit à une campagne loyale, sans coups bas ni coups montés, à l’issue de laquelle vous serez amenés à faire un choix crucial, sans doute le plus important de ces trente dernières années. Car la France est à un carrefour de son histoire. Trois voies s’offrent à elle. Les deux premières ne sont en réalité que deux impasses. C’est l’impasse du déclassement économique et de la désunion nationale dans laquelle Marine Le Pen entraînerait le peuple français. Mais c’est aussi l’impasse du vide programmatique, celle qu’a choisi Emmanuel Macron. Ce dernier vient d’affirmer qu’il n’existe pas de culture française. Eh bien moi, je considère qu’il existe une culture française. Une culture que nous devons défendre parce que nous sommes fiers de ce qu’elle a fait de nous, mais plus encore parce que c’est d’elle que dépend notre avenir.
C’est la voie de cet avenir que je vous propose d’emprunter ensemble. La voie de la liberté pour lutter contre le chômage de masse, pour redresser une économie asphyxiée par le poids des taxes et des normes. La voie de la fierté également, pour rassembler le peuple français et réaffirmer ce que nous sommes face aux grandes puissances du monde, face au totalitarisme islamique. Un peuple fier dans une France libre, c’est ce projet que je vais continuer à porter. Rien n’ébranlera ma volonté. Rien ne me détournera des vrais enjeux de cette campagne présidentielle : le redressement de la France et le rassemblement des Français.”