https://www.youtube.com/watch?v=63iptYcUhpQ
Au lendemain de la guerre de 1870, les catholiques français avaient édifié – grâce à leurs aumônes – la basilique de Montmartre. Au lendemain de la guerre de 1914-1918, c’est une mosquée que les loges maçonniques décident d’édifier – sur fonds publics. Leur but n’est pas de satisfaire les musulmans (qui, à l’époque, ne demandent rien de tel), mais d’humilier les catholiques. Née dans les loges, l’idée est aussitôt adoptée par le Gouvernement français et par Jules Cambon (gouverneur général de l’Algérie).
Edouard Herriot présente le projet (juin 1920)
Les frais de construction sont énormes, mais Edouard Herriot lui-même s’en occupe. Le 30 juin 1920, le député anticlérical (qui milite au même moment pour l’expulsion des moines et la confiscation des écoles catholiques) présente à la Chambre des députés un projet de loi accordant une subvention de 500 000 francs « pour la construction d’une mosquée, d’une bibliothèque, d’une salle d’études et de conférences (…), une vraie maison de l’islam. »
Tout le camp « laïc » applaudit. Les députés radicaux, qui ne peuvent pas voir une soutane sans hurler à la mort, bondissent de joie à l’idée de construire une mosquée. (…)
Discussion au Sénat (31 juillet 1920)
C’est Raphaël-Georges Lévy qui défend le projet au Sénat, au nom du Gouvernement. Le sénateur invoque l’urgence, demande la discussion immédiate à la séance du 31 juillet 1920, et n’hésite pas à affirmer – sans aucun fondement, mais sans recevoir de réplique – que Paris est la seule grande capitale sans mosquée.
Le sénateur Dominique Delahaye réagit en soulignant qu’on vient de débattre, quelques minutes auparavant, de l’affectation d’un bâtiment confisqué aux jésuites. On vole aux uns et on donne aux autres. Il s’exclame : « Il serait bientôt temps de traiter les catholiques aussi bien que les musulmans ! ».
Riposte immédiate du sénateur François Albert : « C’est de la jalousie ! ». Ce cri du cœur mérite d’être retenu. François Albert sera bientôt élu président de la très maçonnique « Ligue de l’enseignement » puis Ministre de l’Instruction publique (15 juin 1924). (…)
La municipalité de Paris offre le terrain (janvier 1921)
(…) Dans un généreux enthousiasme, le conseil municipal de Paris décide d’octroyer gratuitement le terrain municipal de l’ancien Hôpital de la Pitié pour l’édification de la Mosquée. C’est une subvention en nature.
Lorsqu’il s’agit du culte catholique, les subventions municipales sont interdites et, au besoin, annulées par l’autorité préfectorale. (…)
En République laïque, ce qui est interdit pour les catholiques est permis pour les musulmans.
Construction de la mosquée (1922-1926)
Le 1er mars 1922, la Société des Habbous de l’islam prend possession du terrain et fixe l’orientation de la mosquée. (…)
Le 13 juillet 1926, Moulay-Youssef, sultan du Maroc et « Commandeur des croyants » depuis la chute du califat de Constantinople, arrive à Paris pour l’inauguration de la mosquée. (…)
Dans L’Action Français, Charles Maurras demande : « Qui colonise, désormais ? Qui est colonisé ? Eux ou nous ? ». (…)
Article de Charles Maurras
Quelques rues du centre de Paris sont égayées par les très belles robes de nos visiteurs marocains. Il y en a de vertes, il y en a de toutes les nuances. Certains de ces majestueux enfants du désert apparaîtraient « vêtus de probité candide et de lin blanc » si leur visage basané et presque noir ne faisait songer au barbouillage infernal. Que leurs consciences soient couleur de robe ou couleur de peau, leurs costumes restent enviables ; le plus négligent des hommes serait capable des frais de toilette qui aboutiraient à ces magnifiques cappa magna, à ces manteaux brodés de lune et de soleil. Notre Garde républicaine elle-même, si bien casquée, guêtrée et culottée soit-elle, cède, il me semble, à la splendeur diaprée de nos hôtes orientaux. Toute cette couleur dûment reconnue, il n’est pas moins vrai que nous sommes probablement en train de faire une grosse sottise.
Cette mosquée en plein Paris ne me dit rien de bon. II n’y a peut-être pas de réveil de l’Islam, auquel cas tout ce que je dis ne tient pas et tout ce que l’on fait se trouve être aussi la plus vaine des choses. Mais, s’il y a un réveil de l’Islam, et je ne crois pas que l’on en puisse douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte-Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l’Islam représente plus qu’une offense à notre passé : une menace pour notre avenir.On pouvait accorder à l’Islam, chez lui, toutes les garanties et tous les respects. Bonaparte pouvait se déchausser dans la mosquée, et le maréchal Lyautey user des plus éloquentes figures pour affirmer la fraternité de tous les croyants : c’étaient choses lointaines, affaires d’Afrique ou d’Asie. Mais en France, chez les Protecteurs et chez les Vainqueurs, du simple point de vue politique, la construction officielle de la mosquée et surtout son inauguration en grande pompe républicaine, exprime quelque chose qui ressemble à une pénétration de notre pays et à sa prise de possession par nos sujets ou nos protégés. Ceux-ci la tiendront immanquablement pour un obscur aveu de faiblesse.
Quelqu’un me disait hier :– Qui colonise désormais ? Qui est colonisé ? Eux ou nous ?J’aperçois, de ci de là, tel sourire supérieur. J’entends, je lis telles déclarations sur l’égalité des cultes et des races. On sera sage de ne pas les laisser propager, trop loin d’ici, par des hauts-parleurs trop puissants. Le conquérant trop attentif à la foi du conquis est un conquérant qui ne dure guère. Nous venons de transgresser les justes bornes de la tolérance, du respect et de l’amitié. Nous venons de commettre le crime d’excès. Fasse le ciel que nous n’ayons pas à le payer avant peu et que les nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse