Patrick Pelloux, médecin urgentiste, ancien chroniqueur à Charlie Hebdo s’exprime quant aux tueries islamistes du 13 novembre 2015. (..) Pour moi, ces actes permettent justement de ne pas oublier que cette guerre continue. Soyons lucides, on attend le prochain attentat… Nos agresseurs ne sont pas des amateurs. Ils sont surpuissants, mais ne nous font pas peur. Il ne faut pas les minorer. Il faut les tuer. Il y a des mots qui m’agacent, comme la «prise d’otages» au Bataclan par exemple. Ce n’est pas une prise d’otages, c’est une exécution de masse ! Comme celle des nazis à Oradour-sur-Glane. C’est du nettoyage. On doit tous être solidaires et faire attention. Comme en Israël, on doit s’habituer à vivre avec cela.
(…)
Concernant l’attentat de Charlie, une polémique est née sur un supposé défaut de protection du bâtiment. Cela vous inspire quoi ?
Il faut comprendre les familles qui pensent que le drame aurait pu être évité. Il y avait un garde armé à l’intérieur. La voiture de police, devant l’immeuble, a été retirée au profit d’une patrouille qui passait toutes les dix minutes. Si les deux policiers avaient été dans la voiture, comme d’habitude, il y aurait eu deux morts de plus ! C’était une attaque imparable menée par des gens entraînés et équipés.
Et fous…
Là, vous insultez la folie ! Je n’ai jamais vu un fou faire ça. Les grands psychopathes, les schizophrènes peuvent commettre des crimes en série. Quand vous regardez ces tueurs, vous voyez des gens structurés, et c’est là qu’on peut parler de nazisme. Ce qu’ils ont commis, ce sont des crimes contre l’humanité. Et c’est pour cela que je suis pour la déchéance de nationalité. Quand les policiers en attrapent un, il faut qu’ils le tuent tout de suite ! Il n’y a rien à négocier avec eux. C’est le médecin qui parle.
Les attentats du 13 novembre sont-ils le rappel d’une menace permanente ou/et la prise de conscience de tout ce que l’on a loupé collectivement ?
Ce n’est pas un rappel, c’est la suite. Oui, nous avons merdé sur l’éducation, la culture et le social. Cela remonte à la fin des années 50 et à la construction des barres de béton. Ensuite, on a eu des politiques de la ville nulles et des élus qui ont laissé faire le communautarisme, pensant avoir la paix dans les quartiers grâce à des imams qui faisaient la loi. Raison pour laquelle je suis opposé à la construction de mosquées «en veux-tu en voilà». Je suis opposé au moindre retrait de la laïcité sur le religieux. Vous les avez beaucoup entendus les représentants de l’islam après les attentats ?