Sur les craintes soulevées par les séquelles de l’affaire Charlie Hebdo, la presse ne dit pas tout. Nous en avons à la fois un symptôme et un exemple.

Le symptôme, c’est l’incroyable hiatus entre le battage médiatique qui était en cours, avant l’attentat, à propos du livre de Michel Houellebecq, Soumission, paru le jour même de la fusillade (et une de Charlie), et le silence, spectaculaire, qui règne à son sujet au lendemain de l’événement. Non, il n’y a rien d’étonnant à ce que la promotion orchestrée d’un livre provocant s’arrête en de pareilles circonstances.

Rien de surprenant non plus à ce que les rendez-vous radio-télé soient annulés. Toutefois le rapport entre le contenu du livre (l’Islam conquérant qui parvient à se hisser au pouvoir en France) et la nature de l’événement obligeait à se poser des questions, publiquement, avec insistance. Or, au milieu de tous ces plateaux de spécialistes, de tous ces chercheurs, de tous ces sociologues, il ne se trouve donc aucun analyste pour mettre en rapport le livre de Houellebecq et la situation d’urgence que traverse la France.

On peut toujours prétendre que la chose est hors-sujet. On peut essayer de nous dire que le rapport est acrobatique. En vérité il est patent et immédiat. La preuve, un auteur publié chez Flammarion (l’éditeur de Michel Houellebecq) et proche de la rédaction de l’OJIM atteste que la maison a été fermée le jour de l’attentat, en un quart d’heure, sans même laisser aux employés le temps de remonter dans leur bureau pour fermer leur ordinateur. Le lendemain la plupart des rendez-vous internes ont été annulés et les entrées sont filtrées. À part cela, le livre de Michel Houellebecq n’a aucun rapport avec ce qui agite le pays, c’est ce qu’on nous invite à croire, en affectant de n’avoir jamais éprouvé le moindre intérêt pour cette publication, alors que tout le monde en parlait la veille avec gourmandise.

Lu sur L’OJIM

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