Fils du Duc de Kent, arrière petit-fils du Roi Georges V et cousin de la Reine d’Angleterre, Lord Nicholas Windsor a rencontré les Nouvelles de France. C’est en Bourgogne, dans l’abbaye de Fontenay, que nous avons interrogé le premier mâle de la famille royale anglaise à s’être converti au catholicisme depuis 1685.
Vous n’avez pas un parcours ordinaire, vous qui êtes le premier mâle de la famille royale anglaise à s’être converti au catholicisme depuis Charles II et à se marier au Vatican. Pourquoi cette conversion ?
Vous avez raison de me poser cette question car elle me permet de réfléchir sur mon expérience. Quand j’avais une vingtaine d’années, j’étais encore membre de l’Église anglicane mais celle-ci est composée de plusieurs courants. La Haute Église anglicane, proche du Cardinal Newman, est celle que je fréquentais alors et était assez similaire sur certains points à l’Église catholique. J’y étais très heureux et je sentais que j’étais dans l’Église qui me convenait le mieux. C’est seulement en approchant les trente ans que j’ai commencé à découvrir l’Église catholique. Jusqu’alors, elle n’avait présenté beaucoup d’intérêt pour moi. J’ai particulièrement été touché par la personnalité de Jean-Paul II qui était pape depuis que j’avais 9 ans mais à qui je n’avais pas spécialement fait attention jusqu’alors. Ensuite, j’ai regardé des films sur son histoire et j’ai lu les discours qu’il a prononcés : la manière dont il s’adressait aux jeunes m’a particulièrement touché. Ses paroles étaient des encouragements, spécialement lorsqu’il disait : « n’ayez pas peur », « laisser vous pénétrer par le Christ ». Jean Paul II est devenu en quelque sorte mon professeur. Il m’a appris ce que c’était qu’être chrétien et donné une vision élargie de la vie chrétienne. C’est par étapes que je me suis donc converti. L’une des plus importantes d’ailleurs a été la rencontre avec ma femme qui m’a emmené à la messe. J’ai réalisé par la suite les différences entre l’Église anglicane et l’Église catholique en matière de foi d’une part, en matière de morale d’autre part. Cela m’a conduit à m’intéresser au sort de l’enfant à naître et à ce qui peut être permis, à ce qui ne peut pas l’être. J’ai réalisé, non sans peine, que mon Église d’origine avait décidé, au cours du 20e siècle, qu’il n’y avait pas de nécessité à défendre la vie des enfants à naître. Pour moi, cette position n’était pas concevable pour moi.
J’ai réalisé que le Pape et l’Église catholique enseignaient cette morale et considéré l’importance de la voix du successeur de Pierre et de l’autorité pontificale. J’ai compris que je pouvais faire confiance à cette voix quand elle aborde des questions centrales telles que la nature humaine, le statut de l’enfant à naître ou des personnes en fin de vie. Comme tous les catholiques, j’ai besoin de cette voix. Puis, je suis allé en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle et c’est là que j’ai vraiment eu la certitude de ma conversion qui est intervenue en 2000, à l’occasion de l’Année jubilaire. J’ai été reçu dans la foi catholique en 2001.
Que pensez-vous de Benoît XVI ?
J’admire et je respecte énormément Benoît XVI […] Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans Nouvelles de France n°2 de décembre 2012. Nicholas Windsor s’exprime sur les modèles familiaux, l’avortement, les émeutes en Grande-Bretagne et la famille royale anglaise.
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