J’allais en maternelle rue Estelle puis à l’école rue Dieudé, la rue d’Aubagne, je la connaissais donc bien car elle était à côté et mon meilleur ami de l’époque y demeurait.
Ce n’était pas une rue pourrie, pas une rue du Panier où jamais l’on ne me promena, pas davantage qu’à Pigalle,
ce Panier qui comme Pigalle est devenu un paradis à bobos.
Gaudin et ses prédécesseurs ont délibérément laisser crever le centre de Marseille.
Ma mère s’habillait rue de Rome, rue Saint Fé(réol) ou sur la Canebière. Aujourd’hui, c’est minable.
Il y a longtemps que ces rues et d’autres sont devenues lamentables et que le lycée Montgrand n’est plus le meilleur de Marseille.
Il y a dix ans, je fus obligé de revenir à Marseille parce que la mairie essayait de me piquer trois tombes familiales et le petit immeuble de mes arrières grands-parents.
Pour les tombes, elle a réussi. Pour l’immeuble cela m’a coûté fort cher mais je ne les ai pas laissé préempter ce bien et mon enfance à moins de la moitiè du prix.
Pour se venger, il m’ont envoyé un an et demi de squatteurs; migrants de nationalités diversifiées, mais d’aucun pays en guerre… qui furent délogés par un simple huissier, les flics, y compris le commissaire obligatoirement présent, restant dans les ruelles adjacentes pour surtout ne pas en arrêter un seul.
Et puisque j’en suis aux confidences, il me faut vous avouer que je suis un peu Tropézien, pas new Tropézien, Tropézien de famille, du centre, d’à côté de l’église et pas loin du marché aux herbes et de la poissonnerie.
Donc nombre de membres de ma famille sont inhumés dans le vieux cimetière de Saint-Tropez, dans une tombe surplombant la mer, au pied de laquelle poussait de la lavande et devant laquelle, dès la belle saison, je passais les saluer avant d’aller à la plage des Graniers.
La municipalité m’a aussi piqué cette tombe, soit huit membres proches de ma famille dont ma grand-mère et mon grand oncle Frédéric mort en 14/18.
Elle a dû être revendue fort cher à un milliardaire en mal de vue sur la mer pour sa postérité.
A Marseille, ce fut pire, toute ma famille maternelle y est « passé ».
Morts deux fois!
A Marseille, comme à Saint-Tropez et ailleurs, les édiles inventent une « législation locale » pour voler des concessions à perpétuité et les revendre.
C’est un scandale dont personne ne parle et qui est plus répandu qu’on le sait.
Vous me direz que l’on est loin de la rue d’Aubagne et de ses trois immeubles écroulés.
La municipalité a voulu me piquer un immeuble robuste du centre de Marseille et en a laissé d’autres se délabrer, à des fins spéculatives que je vous laisse deviner.
Gaudin vient de faire couper mille arbre d’une place centrale de Marseille dite La plaine, entourée d’immeubles typiques, autrefois populaires, pour un projet immobilier gigantesque et très bobo.
Pour servir les spéculations immobilières, d’autres immeubles s’effondreront… espérons qu’ils seront préalablement évacués.
J’ai oublié de vous dire qu’ils avaient aussi volé à ma mère toutes les tombes de Collioures car je suis aussi un peu Catalan, alors vous allez comprendre pourquoi je veux absolument être incinéré.
Entre les pompes funèbres et les municipalités: les arnaques, ça suffit!
Edmond Furax