C’est la thèse de Valeurs Actuelles :
Les jeunes écrivains sont prévenus : s’ils veulent espérer gagner un prix littéraire prestigieux, et s’ils ont la malchance de ne pas être une jeune femme issue de la diversité mais un gros bêta de mâle blanc, ils n’ont plus qu’une chance d’y parvenir : écrire un roman pour dire combien les nazis ont été méchants.
C’est ce qu’ont fait Éric Vuillard et Olivier Guez en publiant respectivement L’Ordre du jour (Actes Sud), qui traite de la montée du nazisme avec la complicité des milieux économiques allemands, et La Disparition de Josef Mengele (Grasset), qui raconte la fuite en Amérique du Sud du célèbre médecin SS d’Auschwitz. Le premier a obtenu le prix Goncourt à la suite de Leïla Slimani et le second le prix Renaudot un an après Yasmina Reza.
Paru au printemps dernier, et non à la rentrée littéraire comme c’est le cas de la plupart des livres primés, L’Ordre du jour était en lice avec Tiens ferme ta couronne de Yannick Haenel (Gallimard), Bakhita de Véronique Olmi (Albin Michel) et L’Art de perdre d’Alice Zeniter (Flammarion). La Disparition de Josef Mengele d’Olivier Guez était quant à lui opposé à Le fou du roi de Mahi Binebine (Stock), Fief de David Lopez (Seuil), Le Songe du photographe de Patricia Reznikov (Albin Michel) et Nos années rouges d’Anne-Sophie Stefanini (Gallimard).
Racontant la traque du médecin SS Josef Mengele en Argentine et au Brésil après la Seconde Guerre mondiale, Olivier Guez a confié avoir passé trois ans à effectuer des recherches et à écrire son livre. “Ça a été compliqué de cohabiter avec Mengele. Mais à un moment il faut monter sur le ring. L’affronter”, a-t-il confié au Point. Ce n’est pas le Renaudot qu’il eût fallu lui donner mais la médaille de la Résistance.
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