Myriam El-Khomri, demi-star qui a donné son nom à une loi puisque personne ne voulait lui offrir une rue à son nom, a été harcelée au téléphone par un plaisantin. Fait gênant : ce dernier imitait, dès lors qu’elle décrochait, l’orgasme féminin.
Myriam El-Khomri a été victime de harcèlement. Myriam El-Khomri, c’est cette ministre qui a plus fait pour la marche à pied que Décathlon avec sa ligne de pompes de rando, puisqu’au printemps, elle a fait défiler le quart de la France dans la rue. Depuis que sa loi est passée à coup de 49.3, qui n’est pas une position du Kâma-Sûtra lors de laquelle le peuple se fait prendre violemment, mais presque, elle est retournée à l’anonymat, comme avant elle Philippe Poutou, Groquick ou Bernard Poirette chez les 15-24 ans.
Myriam El-Khomri est donc surprise quand il y a deux mois, elle reçoit un coup de fil – ça ne peut pas être Hollande, il ne lui parle pas, elle n’est pas journaliste. Elle décroche et entend des cris de jouissance féminine, là le pape François, qui ne connait pas ce bruit, appellerait le Samu et dirait “Vite, venez, quelqu’un est en train de mourir !”. Mais Myriam El-Khomri, non, les cris de jouissance, elle maîtrise, puisqu’elle était à côté de Jean-Vincent Placé quand Hollande l’a fait ministre. Donc elle se dit “Chic, enfin quelqu’un qui aime ma loi travail”, dit “Allo ?”, on lui répond “Oh oui oui oui”, donc elle dit “Qui êtes vous ?”, on répond “Hmm vas-y aah”, donc elle y va et raccroche.
Ensuite, chaque jour, elle reçoit un appel avec les mêmes cris d’extase, sa vie devient un film de Fred Coppula, n’en pouvant plus, une fois elle décroche, se met à crier “Tu vas me lâcher, espèce de pervers, va prendre une douche froide, satyre !”, et là, elle entend “Euh bonjour, Myriam, c’est Michel Sapin”.
La situation n’est donc plus tenable, et elle porte plainte, partant du principe qu’entendre des cris d’orgasme au sortir d’une réunion avec Cazeneuve et Le Drian, c’est un contraste trop brutal. Et là, on ne tarde pas à retrouver le plaisantin qui la harcèle.