Face à Karine Le Marchand, l’intervieweuse politique allanguie sur un canapé avec trois verres de paf dans le pif, François Bayrou confie qu’on le confond avec Richard Gere, l’acteur de Pretty Woman. Or, il lui ressemble autant qu’Alain Juppé à Ryan Gosling.
Bayrou, moins il y a de gens qui savent qu’il existe, plus on parle de lui, il a le même parcours que le monstre du Loch Ness, en moins long et visqueux. Jeudi, lors du deuxième débat de la primaire, le tiers du temps de parole a été consacré à Bayrou, rien sur le Brexit, Trump, la Syrie, Poutine, ça a été Bayrou, Bayrou, même s’il avait payé 30 escort-girls dans un lupanar juste pour déclamer son nom, on l’aurait moins entendu.
Juppé a même dû se justifier d’être soutenu par Bayrou, à droite c’est aussi bien vécu que si M. Pokora écrivait sur Twitter à ses fans “Les p’tits loups, je sors lundi un album de textes de Kant en duo avec Philippe Jaroussky, hashtag à moi Télérama”. Sarkozy a même fait de Bayrou son ennemi n°1, si demain il revient à l’Élysée, sa première décision sera de balancer une ogive nucléaire sur le Béarn. Lui et Bayrou se haïssent, à côté Macron et Besancenot c’est Mickey et Minnie qui se chatouillent les oreilles sans slip.
Mais tout ça, Bayrou s’en fiche, car dans sa tête, il est au-dessus de Dieu. Il s’adore, il n’a pas le choix, il est tout seul au Modem, un dîner avec du monde, c’est lui en train de bouffer une potée au chou devant un miroir. Il a une confiance en lui inébranlable, vous lui coupez les deux jambes, il vous explique pourquoi il va gagner le marathon.