Interrogé par l’activiste Franck Abed, Philippe Maxence raconte les débuts anti-communiste du bimensuel catholique L’Homme Nouveau dont il est rédacteur en chef :
L’Homme Nouveau a été créé en 1946 par un prêtre qui s’appelle le Père Fillère, secondé par une équipe de laïcs absolument remarquables et militants qui partaient de l’idée que le message catholique dans son intégrité, dans sa totalité, était capable de répondre à tous les besoins de l’homme, aussi bien sur le plan spirituel que sur le plan social et politique. Ils étaient militants d’un mouvement qui s’appelait ‘Pour l’unité du genre humain autour de l’Eglise catholique’ qui visait justement à montrer que l’Eglise catholique avait la réponse, aussi bien au plan individuel qu’aux plans social et politique. Plusieurs d’entre eux dont le Père Fillère avaient eu quelques ennuis avec la Gestapo pendant la 2nde Guerre mondiale. Ils s’opposaient en 1946 à la tentation proposée par les communiste, la politique de la main tendue aux catholiques et ils visaient à expliquer aux catholiques qu’il ne fallait pas répondre à cette sollicitation du Parti communiste qui était alors très très fort. (…) L’Homme Nouveau devait d’ailleurs s’appeler et s’est appelé quelques numéros L’Humanité nouvelle. Le but était donc vraiment de répondre aux communistes, il était vendu à la criée à la sortie du métro, dans les marchés et d’ailleurs, il y a eu quelques altercations assez violentes avec les vendeurs communistes qui vendaient leur Humanité à eux. A la demande de l’archevêque de Paris, L’Humanité nouvelle s’est transformée en Homme Nouveau.