MARIÉE ET MÈRE DE TROIS ENFANTS, LUCILE BELLAN EST JOURNALISTE SUR SLATE ET AUTEUR D’UN OUVRAGE SUR LA VIE AFFECTIVE ET SEXUELLE CONTEMPORAINE.
La trentenaire (en 2019) fait carrière dans le journalisme en tant qu’autodidacte. Après un premier mariage et un divorce, la journaliste rencontre Thomas Messias, professeur de mathématiques et journaliste freelance, avec laquelle elle se remarie.
Elle déclare par ailleurs dans un article de Stratégie pratiquer le polyamour. « Personnellement, je suis polyamour double, c’est-à-dire que je me limite à deux personnes car cela demande beaucoup d’investissement et surtout de l’organisation » déclare-t-elle avec pragmatisme.
Après son échec lors d’une première année en psychologie, Lucile Bellan décide de se lancer dans le journalisme en autodidacte. Elle relaye ses articles sur son site, site qui lui sert de vitrine professionnelle.
Lucile Bellan commence sa carrière à son arrivée à Paris en 2014, en tant que pigiste dans différentes revues et radios plus ou moins connues, comme Radio Campus Paris ou encore Artistikrezo. C’est à cette époque qu’elle est remarquée par Julien Welter, qui lui propose de participer aux critiques cinéma de Radio Campus Paris.
Elle est depuis 2014 responsable de la rubrique courrier du cœur « C’est compliqué » du magazine en ligne Slate.
FORMATION
Après un baccalauréat littéraire option théâtre, Lucile Bellan entame des études en psychologie à Tours, mais se ravise après un échec en première année. Elle décide alors d’abandonner ses études et de se lancer dans le journalisme en autodidacte.
PARCOURS PROFESSIONNEL
Pour lancer sa carrière de journaliste, elle déménage à Paris et commence à piger pour différentes revues et radios. Elle profite des débuts des médias en ligne sur Internet pour se faire petit à petit connaître.
Elle se lance rapidement dans le format audio, avec une émission dédiée au cinéma sur Radio Campus Paris que lui propose Julien Welter, ce qui lui vaut par la suite de participer aux débats cinémas de la matinale d’Europe 1.
Eclectique dans ses choix de média autant que de sujets, Lucile Bellan écrit autant sur le cinéma que sur la vie de couple ou le féminisme, avec des participations tant dans des médias spécialisés comme Artistikrezo que dans des médias féminins comme Gala, pour lequel elle chronique l’actualité des people, et Femme Actuelle. Elle signe pour ces médias de nombreux articles encore fin 2019.
En 2014, Johan Hufnagel quitte son poste de rédacteur en chef du site Slate. Lectrice du magazine, Lucile Bellan le contacte à cette occasion sur Twitter. Elle raconte dans une interview donnée au site Les Autodidactes : « Tout à fait sans arrière-pensée, je lui ai envoyé un message pour lui souhaiter bon vent et lui dire que je regrettais que n’ayons pas collaboré ensemble à Slate (je me sentais plus capable de signer des articles pour Slate que pour Libération). On a échangé quelques messages et il m’a dit qu’il avait en réalité un projet pour moi. »
Cet échange débouche sur une embauche et la journaliste est désormais connue pour ses articles et podcasts « vie de couple » dans la rubrique « C’est compliqué ». La rubrique renouvelle le genre du « courrier du cœur », en proposant des réponses aux problématiques sentimentales et sexuelles posées par des lecteurs, de manière à brosser touche par touche un portrait de la vie sentimentale et sexuelle de nos contemporains. Les réponses sont d’abord publiées sous forme d’articles, puis, à l’arrivée de Christophe Carron en tant que rédacteur en chef du site, Lucile Bellan s’essaye au format podcast.
C’est cette expérience de presque 5 ans qui permet à Lucile Bellan de signer l’ouvrage Aimer, C’est Compliqué, inspiré de ces chroniques, aux éditions Leduc en juin 2019. L’ouvrage propose une vision moderne de l’affectivité et de la sexualité à travers 15 histoires d’amour qui sont autant de profils de sexualités hors normes.
PARCOURS MILITANT
Sa vie de femme et de mère de trois enfants est également une source d’inspiration pour la journaliste, qui publie quotidiennement des articles sur le sujet sur son blog Les Filles Electriques. Certains de ses articles sont repris sur le site du Huffington Post mais le blog lui-même est désormais fermé.
Son mari Thomas Messias, professeur de mathématiques et journaliste freelance, se revendique pro-féministe, et participe comme elle notamment au média en ligne Slate, pour lequel il signe de nombreux articles et podcasts sur des questions de « genre ». Il anime ainsi le podcast « Mansplanning » du même média, dans lequel il remet en question la notion de masculinité.
La journaliste se considère avec son mari comme victime de la Ligue du LOL, dont elle dit avoir subi le harcèlement pendant plusieurs années. Elle raconte dans un article de Yann Gallic publié le 11 février sur le site de France Inter :
« Après avoir laissé un message sur Twitter, mon mari est devenu la cible de la Ligue du Lol. J’ai alors pris sa défense, et je suis devenue une victime à mon tour. Ces gens ont récupéré toutes les informations qu’on publiait sur les réseaux sociaux ou dans notre travail, parfois des photos de soirées auxquelles on participait, pour les détourner. Ils cherchaient surtout à discréditer notre travail de journaliste. Ce n’était pas des insultes mais plutôt des messages et des commentaires réguliers sur Internet afin de nous faire passer pour des crétins. Ils ont balancé des rumeurs sur la moralité de mon mari. Mon identité a été usurpée sur Twitter et Tumblr, a priori par des membres de la Ligue du Lol Leur but assumé était de me prouver que j’étais complètement bête et que, si je m’exprimais, j’allais au-devant de moqueries. C’est d’ailleurs ce qui se passait à chaque fois ».
Outre les critiques acerbes sur ses publications, elle raconte avoir été victime sur Twitter d’une usurpation d’identité. Ses souffrances semblent avoir été montées en épingle pour favoriser une carrière rapide.
Elle publie le 8 mars 2019 sur Slate une tribune appelant à des « actions concrètes de la part des médias pour lutter contre le harcèlement ». Elle reste malgré ses prises de parole et son témoignage moins connue que d’autres victimes alléguées de l’affaire, comme Léa Lejeune, rapidement devenue une figure centrale du pseudo scandale.
PUBLICATIONS
Forte de son expérience de chroniqueuse « courrier du cœur » à Slate, Lucile Bellan publie en juin 2019 aux éditions Leduc Aimer c’est compliqué. Elle présente sa démarche dans une courte vidéo de communication.
A travers 15 « histoires d’amour », l’ouvrage explore les méandres de la vie affective et sentimentale de nos contemporains. La première de couverture de l’ouvrage décrit ainsi comme suit l’ouvrage : « bisexualité, polyamour, fétichisme… 15 histoires d’amour et de sexe pour savoir qui on est ».
CE QU’ELLE GAGNE
Non connu.
SA NÉBULEUSE
Thomas Messias : professeur et journaliste, il est le mari de Lucile Bellan, avec laquelle il a trois enfants. Auteur pour Slate, son nom émerge à l’occasion de l’affaire de la Ligue du LOL, dont il se présente comme victime.
Julien Welter : actuellement journaliste chez Telerama, c’est lui qui contacte la journaliste pour enregistrer des chroniques cinéma pour Radio Campus Paris. Il est également sélectionneur pour le Festival de Cannes.
Johan Hufnagel : co-fondateur et ancien rédacteur en chef du site Slate, le journaliste est actuellement à la direction web de Libération. C’est au moment de son départ du webzine en 2014 que Lucile Bellan le contacte par Twitter et qu’il lui confie la responsabilité de la nouvelle rubrique courrier du cœur que souhaite lancer la nouvelle rédaction. Malgré ce patronage, les deux journalistes n’ont jamais à proprement parler collaboré.
Christophe Carron : ancien rédacteur en chef adjoint de Voici, ancien rédacteur en chef du Grand Journal et actuel rédacteur en chef du site Slate depuis 2017, c’est avec lui que Lucile Bellan fait évoluer sa rubrique, « C’est Compliqué », du format article au format podcast. Le succès de son travail vaut à la journaliste ses lettres de noblesse en tant que journaliste radio. Le journaliste est mis en cause comme participant à la Ligue du LOL. Il n’est toutefois pas inquiété pour autant, puisqu’il n’aurait été que « spectateur » du harcèlement sans y participer.
ELLE L’A DIT
Sur son parcours d’autodidacte : « Qu’ont de plus ceux qui sortent des écoles ? Ils se connaissent. Je n’ai pas de promotion, pas de réseau à la base, je n’ai jamais fait de stage, ce qui est quand même une bonne façon de se faire connaître. C’est ça qui m’a manqué. J’ai toujours eu le sentiment d’être une bête curieuse pour les jeunes diplômés… alors que moi j’enviais leur joli diplôme qui aurait fait plaisir à mes parents. Je ressens donc encore toujours un décalage mais je crois que je l’accepte de plus en plus. Mon parcours est unique, c’est comme ça. » dans une interview donnée au site Les Autodidactes.
Sur l’instinct maternel : « Je suis devenue une maman. Sans me faire violence. Je suis une maman comme je suis en personne. J’ai développé cette facette au fur et à mesure des années et de l’expérience, au fur et à mesure des enfants aussi (je suis certainement “une meilleure mère” que je ne l’étais il y a 5 ans). C’est l’amour que je leur porte qui a su me guider. Mais je sais que cette “fibre maternelle” dont on parle tant, n’existe pas. Qu’elle est culpabilisante et même étouffante. Je suis devenue une mère mais j’aurais pu ne jamais en avoir l’occasion, ou juste en avoir décidé autrement. C’est cette idée que je vais essayer de transmettre à mes filles. » dans un billet du blog de Lucile Bellan Les Filles Electriques repris sur le site du Huffington Post le 15 novembre 2015.
Sur le harcèlement dont elle aurait fait l’objet sur Twitter de la part de la Ligue du LOL : « Je publiais, que ce soient des articles sur des médias ou des réflexions plus ou moins pertinentes sur mon blog personnel, et c’était remis en question, démonté, moqué par des journalistes de médias prestigieux ou que je respectais. En soirée, on m’a opposé le « internet, c’est pas la vraie vie », mais je crois que c’est une excuse bien facile et évidemment totalement incorrecte quand on travaille sur internet comme eux et moi. Je travaille, je mange, je m’informe, je me divertis devant mon écran. J’existe autant en ligne que dans la vie. Avec les années, la Ligue du LOL, c’est devenu une sorte d’hydre terrifiante. Celles et ceux qui en ont été victimes partagent leur histoire, croisent en soirée ceux qui en faisaient ou en font partie. Ces personnes se méfient, elles ont quitté les réseaux sociaux, ont pris le parti de ne jamais travailler pour certains médias. On confronte les informations, les traumatismes, les noms des harceleurs comme pour donner du corps à ce qui ressemble presque à un fantasme tellement c’est fou. » dans un article de la journaliste sur elle-même publié sur Slate le 11 février 2019.
Sur le polyamour : « On retrouve les polybataires [contraction des termes polyamour et célibataire] ; le couple libre à deux ; les solopoly [plusieurs partenaires sans vivre avec] ; les polyamours intellectuels ; sexuels… Personnellement, je suis polyamour double, c’est-à-dire que je me limite à deux personnes car cela demande beaucoup d’investissement et surtout de l’organisation. […] Quand 50 Nuances de Grey est sorti, il a fallu rétablir la vérité sur le BDSM qui implique le consentement, contrairement à ce qui est montré dans cette saga. Il en va de même pour le polyamour », dans un article de Marie-Caroline Royet publié le 26 juillet 2019 dans Stratégies.
« Le polyamour, c’est une éthique du couple ou de la famille ou de la relation amoureuse et sexuelle. C’est un système à plusieurs, plusieurs personnes qui d’ailleurs n’ont pas forcément de relation sexuelles – ce n’est pas du libertinage, et où chacun exprime à la fois ce qu’il est et ce dont il a envie », dans « C’est que de la Télé » le 17 septembre 2019 sur C8.
ON A DIT À SON SUJET
« Lucile Bellan, on ne peut que la trouver cool de suite, elle est originale, singulière et son parcours est à l’image de sa ténacité. » en présentation de l’interview de Lucile Bellan sur le site Les Autodidactes.
Sur la ligue du LOL dont elle se prétend victime :
« Au juste, qui sont les journalistes femmes visées par la Ligue du LOL ? Dans les témoignages publiés sur Twitter ou dans les médias, on découvre plusieurs journalistes victimes. Or, au moment des faits dénoncés, la grande majorité n’était pas journaliste ce qu’aucun média ne précise. Lucille B. , Nora B. , Mélanie W. , Florence P. et Thomas M. ne sont pas encore journalistes et ne représentent certainement pas une menace pour les journalistes de la Ligue du LOL, qui sont pour la plupart en contrat dans des rédactions.» (Medium), repris par l’Ojim,
« Si l’on se penche sur les faits, il ne reste pas grand chose du storytelling “un groupe de journalistes hommes a harcelé d’autres journalistes femmes et issues des minorités pour prendre le pouvoir”. Une lecture plus juste de l’affaire serait la suivante : une bande de petits cons se moquaient de tout le monde ou presque sur le Twitter de l’époque. Au milieu de ces ricanements répétés, on trouve des propos sexistes, homophobes ou racistes mais le harcèlement sexiste n’était pas le but premier de l’affaire. Ce groupe Facebook n’a pas été créé pour “harceler des féministes”, c’est une lecture erronée et militante de l’affaire qui l’a fait passer pour cela ». (Medium, ibid)