AN | Sanctionné pour avoir parlé français correctement (Vidéo)

Le député UMP du Vaucluse a été sanctionné hier par le président de séance, Sandrine Mazetier (1378 € d’indemnité parlementaire ne lui seront pas versés). Sa faute, grave, on s’en doute, qu’elle est-elle ? Avoir parlé français tout simplement, et non novlangue, comme c’est l’usage imposé.

Car Julien Aubert a dit “Madame le président” et non “la présidente“, comme il eût du dire en fransocialiste. Pourtant, comme le reconnaît, à contre-cœur, Slate.fr (l’affaire a en effet choqué la blogosphère de gauche) l’Académie française recommande cet usage :

En revanche, en ce qui concerne les titres, les grades et les fonctions, au nom de la neutralité institutionnelle et juridique qui leur est attachée, l’Académie française recommande d’éviter, dans tous les cas non consacrés par l’usage, les termes du genre dit “féminin” et de préférer les dénominations de genre non marqué*.

* Le masculin est un genre non marqué c’est-à-dire qu’il désigne les éléments de l’un ou l’autre genre.

Pour en savoir plus, rapportons-nous en au Grévisse, §487, listant l’ensemble des noms qui échappent à la féminisation :

  • les termes génériques faisant abstraction du sexe (un humain, un être humain…) ;
  • les termes plus précis pour lesquels le sexe n’a aucune importance (un second, un témoin…) ;
  • plusieurs noms restent au masculin lorsqu’ils désignent des femmes ayant commis un crime ou un délit (un aigrefin, un escroc…), sauf occasionnellement chez certains auteurs ;
  • d’autres noms dépréciatifs restent au masculin lorsqu’ils désignent des femmes (un goinfre, un rapiat…) ;
  • certains noms flatteurs de même (un gourmet…) ;
  • dans divers noms employés par métonymie pour des humains, on garde le genre primitif (un dragon, un génie…) ;
  • divers noms communs désignant des hommes (un despote, le chameau…) ;
  • enfin, les noms de métiers, de professions et de fonctions.

La liste précédente a l’avantage de prouver avant tout qu’il ne s’agit en aucun cas d’une question de sexisme, dans la mesure où de nombreux termes dépréciatifs n’ont qu’une forme masculine. Le Grévisse complète le dernier point en précisant que l’Académie a accepté dans les années 30 diverses exceptions à la règle (archiviste, éditrice, enquêteuse…), puis explique quelles modifications pourraient être ou non recevables.

On savait déjà qu’il fallait d’urgence que la gauche s’achete un bon dictionnaire, on apprend désormais en plus qu’une bonne grammaire leur serait aussi nécessaire. Selon la dernière édition du dictionnaire de l’Académie :

PRÉSIDENT – (…) Au féminin. Pour désigner la femme d’un président.Madame la présidente, la première présidente. Dans « Les Liaisons dangereuses », de Choderlos de Laclos, le vicomte de Valmont parvient à séduire la présidente de Tourvel.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=74BpeIo-Rp8]

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49 Comments

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  • 0 / 10
  • A= Aristote , 8 octobre 2014 @ 9 h 54 min

    Le totalitarisme commence toujours par changer le sens des mots : “mariage” , “présidente” , etc …

  • lhemeu , 8 octobre 2014 @ 10 h 17 min

    Vous avez raison . C’est l’Académie française qui décide de çà , et non une bande de cuistres , ou de cuistresses – néologisme , mais c’est un mode d’enrichissement de la langue …. –
    Et en plus , une amende de la part de ces pignoufs !
    L’auteure ?
    La docteure ? quelle femme médecin aimerait s’entendre dire LA docteure ?
    Il est vrai que le féminin de docteur , doctoresse , est peu harmonieux .
    PS Sandrine Mazetier , çà me dit qq chose ; n’est-ce pas celle qui ironisait en disant : il y aurait donc des français qui le seraient un tout petit moins que les autres ,

  • lhemeu , 8 octobre 2014 @ 10 h 18 min

    J’ajoute : dans la foulée , on pourrait peut-être inventer LA cuistre , au lieu de cuistresse ?

  • conneriephobe , 8 octobre 2014 @ 10 h 19 min

    Encore une fois mes amis, cessez de vous faire du mal, ces minables n’en valent vraiment pas la peine ! Prenez soin de vous et de ceux que vous aimez.

    Pendant ce temps, la machine à engranger des voix pour le parti de MLP tourne à plein régime.

    Y’ a plus qu’à attendre le moment où çà va “péter grave”.
    Tous pour la Vérité et Dieu pour tous.

  • LIU , 8 octobre 2014 @ 10 h 35 min

    Quelle bande d’inculte ! Ne même pas tenir compte de l’Académie Française avec un ton aussi péremptoire …. L’hémicycle était vide , personne pour prendre la défense de Julien Aubert ?

  • LIU , 8 octobre 2014 @ 10 h 47 min

    Erip-p : vous avez raison , comme ils nous manquent Le Luron, Coluche , Desproges … Il n’ y a plus de comiques , des vrais qui OSENT faire “le fou du roi” c’est à dire jeter ouvertement ce qui fâche à la face de tout le monde …

  • Xav , 8 octobre 2014 @ 10 h 53 min

    J’ajouterai qu’exiger la parité ou la féminisation des mots, c’est en quelque sorte, aussi, s’enfermer dans un déterminisme de genre. Le progrès pousse à la schizophrénie…

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